Histoire de l'hydroélectricité à la Maison Bergès
17 mai 2023
© APRR / Illustration de Loustal
En Isère, sur l’A41 Sud, un panneau touristique annonce « Villard-Bonnot Maison Bergès ». Un lieu de mémoire qui retrace autant la naissance de l’hydroélectricité et de la Houille blanche que d’Art Nouveau. Reportage…
« Cette maison, c'est un musée qui appartient au département de l'Isère et qui fait partie d'un réseau », précise Frédérique Virieux, chargée des publics et des collections. « Elle est consacrée à la famille Bergès qui était une famille d'industriels qui s'intéressait aussi à l'art. A l'intérieur, on trouve des salles plutôt attribuées à la technique et à l'industrie et des salles plus consacrées à l'art et aux amitiés artistiques des Bergès en particulier avec Alfons Mucha ».
Architecture simple aux décors éclectiques
« Extérieurement, on trouve une maison relativement sobre avec quelques décors et puis quand on pénètre à l'intérieur, on découvre des décors à profusion sous différentes formes et de façon très surprenante ». C’est ainsi que Frédérique Virieux décrit le lieu. « On a des mosaïques, des peintures murales, des sculptures, un mélange de matériaux et puis des surprises un petit peu à chaque fois qu'on tourne la tête puisque cette maison n’est pas du tout symétrique, même si on en a l'impression ».
© Géraldine Milliat _ Maison Bergès
© Géraldine Milliat _ Défibreur
Industriel papetier et ingénieur hydraulicien
Né en Ariège en 1833 dans une famille de papetiers, Aristide Bergès, diplômé de l'école centrale des Arts et Manufactures de Paris, vient s’installer en 1869 tout proche de Grenoble, dans la vallée du Grésivaudan, à Lancey. Il crée une râperie de bois et utilise l'énergie hydraulique pour faire fonctionner des défibreurs. Afin de faire tourner ces imposants appareils qui râpent le bois pour en faire de la pâte à papier, il ne va pas utiliser la houille noire comme d’autres industries mais il va plutôt exploiter les torrents de montagne de Belledonne. Il installe alors plusieurs conduites forcées. L’eau captée permet de faire tourner des turbines entrainant ainsi les machines. Cette énergie hydraulique, Aristide Bergès la baptise du nom de houille blanche.
© Géraldine Milliat _ Turbine Pelton avec photographie d'Aristide Bergès
Houille blanche et représentations artistiques
C'est particulièrement le cas avec Alfons Mucha qui réalise notamment une très belle huile sur toile qui représente Aristide Bergès et la houille blanche. Celle-ci est inspirée de sa femme Marie. Elle le regarde, lui installé dans un paysage de Belledonne avec en arrière-plan son usine de papeterie, aux fenêtres éclairées par la lumière électrique. Au premier plan, on découvre du matériel hydraulique et une fleur provenant des hautes montagnes du massif de Belledonne dont Mucha avait cueilli l'un des rameaux pour pouvoir le représenter sur ce tableau-là.
© Géraldine Milliat _ Aristide Bergès et la Houille Blanche (Alfons Mucha)
La maison Bergès est un des onze musées départementaux gratuits de l'Isère. Actualités, expositions temporaires et informations pratiques à retrouver ici.
Depuis 2014, le groupe APRR rénove les 590 panneaux d’animation culturelle et touristique qui jalonnent les autoroutes du réseau APRR, avec le concours d’artistes de renom.
Le panneau « Villard-Bonnot Maison Bergès », sur l'A41 sud, a été dessiné par Jacques de Loustal, dit Loustal. Auteur de bande dessinée, il a développé une griffe unique, s’inspirant de la peinture (fauvisme, David Hockney…) et du cinéma (Wim Wenders). Il travaille pour l’édition (Georges Simenon) et la publicité. Loustal expose fréquemment ses peintures entre Paris et Bruxelles. Grand amateur de voyages, il publie régulièrement ses carnets de dessins.
© APRR / Illustration de Loustal _ Villard-Bonnot Maison Bergès