Des ponts et viaducs sous étroite surveillance
19 octobre 2021
2 950 ouvrages d’art sont répertoriés sur les réseaux APRR et AREA. Leur maintenance fait l’objet d’étonnantes opérations de maintenance et d’inspection. Drones, surveillance en temps réel, milliers de tonnes déplacés en une nuit… APRR et AREA innovent pour assurer la sécurité et la pérennité de ces réalisations.
En tant que gestionnaire d’infrastructures routières et autoroutières, APRR et AREA, sous le contrôle de l’État, ont pour mission d’entretenir et de surveiller continuellement tous les ouvrages d’art présents au sein de leurs réseaux. « Certains collaborateurs sont totalement investis dans ces missions et notre politique en la matière est régulièrement adaptée, ne serait-ce que pour tenir compte du vieillissement de notre patrimoine, à l’aide d’outils et de procédés innovants », explique Christophe Mathey, directeur adjoint de la direction infrastructure, patrimoine et environnement chez APRR.
Un « ouvrage d’art » est une construction de génie civil permettant d’assurer la continuité d’une voie de circulation ou le franchissement d’un obstacle comme une rivière, une montagne ou une vallée. Les plus connus sont les tunnels, les ponts et les viaducs, à l’instar du viaduc de Millau (A75), ouvrage emblématique construit par Eiffage.
Des contrôles en continu
Des visites annuelles ou périodiques sont réalisées par les services internes d’APRR et d’AREA et des bureaux d’études extérieurs. Ces contrôles externes permettent de calculer chaque année une note d’état IQOA (Indicateur Qualité Ouvrage d’Art) qui va de 1 (la meilleure note) à 3. 97 % des ouvrages d’art affichent une note de 1 ou 2. Seuls 3 % des ouvrages obtiennent la note de 3. « Sur ces sites, rien ne justifie à ce stade une restriction de la circulation », tempère Jean-Philippe Marion, responsable du domaine des ouvrages d’art au sein de la direction infrastructure, patrimoine et environnement chez APRR.
+100chantiers de maintenance programmés en 2019, pour un budget total de 25 millions d’euros
97 %des ouvrages d’art affichent une très bonne note selon le barème d’état IQOA
Une surveillance high-tech
Les stations de pesage
Pour mesurer l’impact des véhicules sur les ouvrages d’art sans entraver la circulation, APRR et AREA font appel aux dernières innovations technologiques. Par exemple par l’incorporation à la chaussée de stations de pesage qui permettent, en évaluant le poids du véhicule, de calculer l’effet subi sur la structure des ouvrages d’art. Des stations de pesage dynamiques sont actuellement à l’étude : elles seront équipées de bandes dotées de capteurs pour mesurer en temps réel la déformation d’une structure. Ces stations innovantes renforcent la surveillance des ouvrages les plus sensibles, aidant à anticiper leurs fissures et l’apparition de faiblesses.
Des capteurs en temps réel pour entretenir les viaducs
Aux côtés d’Artelia, un bureau d’études de l’université Gustave Eiffel (Marne-la-Vallée – ex-IFSTAAR) et de l’université Bretagne Ouest, APRR a mis au point le projet CAHPREEX (Capteurs autonomes pour les haubans et la précontrainte extérieure). Il s’agit de capteurs autonomes placés à des endroits stratégiques des viaducs pour enregistrer d’éventuels signes de tension, de dégradation et de corrosion. Le viaduc de Millau, entre autres, est déjà équipé de plusieurs centaines de ces capteurs.
Le déploiement de drones
Les drones sont également employés, facilitant grandement le contrôle des ouvrages d’art puisqu’ils permettent des inspections aériennes non gênantes pour les clients de l’autoroute. Les premières surveillances par drones remontent à 2017 et la technique est aujourd’hui courante. Bon nombre de ces appareils sont appelés chaque jour à surveiller les ponts et les viaducs.
Dans la pratique, les convois exceptionnels doivent faire une demande auprès de nos services avant leur passage sur un ouvrage d’art pour vérification de leur taille, largeur et poids
- Viaduc de l’Azergues (A6) : travaux d’étanchéité et de renforcement de la structure du pont, qui a été construit en 1972. Le chantier s’est terminé à la fin de l’été dernier.
- Tunnels de Dullin et de l’Épine (A43) : travaux d’étanchéité et de sécurisation des blocs de roche en aplomb de l’autoroute. Travaux échelonnés jusqu’en 2026.
- Canal de dérivation du pont inférieur Warren (A36) : travaux d’étanchéité avec utilisation d’un nouveau béton, le BFUP, moins lourd que le béton classique et plus performant. Travaux achevés.