Écoponts : au service du vivant

De véritables îlots de nature sur (ou sous) l’autoroute 

C’est un réseau à part. Un réseau jamais emprunté par l’automobiliste, exclusivement parcouru des quadrupèdes, conçu pour leur permettre de traverser les voies en toute sécurité. Ces grands ponts végétalisés et arborés surplombent l’autoroute, conçus comme une prolongation de l’écosystème environnant, afin de respecter les habitudes des animaux. Ces aménagements sont savamment pensés : un passage central très ouvert et offrant une excellente visibilité pour les cerfs, chevreuils et autres sangliers ; des haies sur le côté pour les petits mammifères ; des hibernacula pour le repos des reptiles ; des amas végétaux appelés andains pour la petite faune terrestre et les insectes. De plus, chaque écopont est végétalisé avec des plantes locales, pour la plupart recherchées et comestibles par les animaux. Tout, jusqu’à la composition du sol et du sous-sol, est étudié pour maintenir une végétation et un habitat naturel favorable à la circulation des animaux et à leur brassage génétique.

• 1960 : c’est l’année de l’aménagement du 1er passage à faune, à Fontainebleau.

La construction de 19 écoponts début 2023 : un projet d’une ampleur inédite

APRR et AREA ont lancé un programme ambitieux de plus de 80 millions d’euros pour construire 19 écoponts supplémentaires d’ici le début de l’année 2023, ce qui portera leur nombre à 119 sur les deux réseaux. Pour mener à bien ce projet, APRR et AREA ont fait appel à des experts animaliers et des techniciens du vivant (faunistes, paysagistes, botanistes, éthologues). Il a fallu une année d’observation des différentes espèces concernées – insectes, mammifères, oiseaux, amphibiens et reptiles – pour disposer de données précises quant à leur cycle biologique complet et concevoir des corridors attractifs qui constituent des voies de déplacement préférentielles pour tous ces animaux. Afin de relier au mieux les différents milieux naturels et réservoirs de biodiversité entre eux.

Un double-bénéfice, environnemental et sécuritaire

Les écoponts, parce qu’ils limitent très fortement le risque de voir passer des animaux sur les voies, protègent les animaux, la biodiversité et aussi les clients de l’autoroute. Pour bien les isoler et les séparer des voies de circulation automobile, des écrans occultants – en d’autres mots des parois protectrices isolantes – sont prévus de part et d’autre des voies de circulation. Au moment où ils pénètrent sur l’écopont, les animaux, quelle que soit leur taille ou leur agilité, ne peuvent pas voir l’autoroute. Même la nuit, la lumière engendrée par les phares des véhicules ne peut pas les atteindre. Une végétation haute, accolée aux écrans occultants, vient compléter le dispositif. Ainsi, là où se trouvent des écoponts, le risque pour les automobilistes de croiser, voire de heurter un animal sur les voies est réduit !

Un suivi environnemental des ouvrages pour maintenir et toujours améliorer les conditions de passage

Pour analyser l’adoption des écoponts par les animaux – en fonction de l’espèce ou de la période concernée, l’utilisation ne sera pas la même – des dispositifs d’observation et de suivi des passages de la faune sont mis en place grâce à des caméras dissimulées qui comptabilisent les passages. Un écopont est un ouvrage vivant, régulièrement aménagé afin d’être toujours plus accueillant pour la faune.

Enfin, en partageant ces données et leur retour d’expérience avec des chercheurs, APRR et AREA participent également à l’enrichissement des connaissances scientifiques liées à la faune sauvage et aux habitats naturels. Le Groupe co-finance d’ailleurs thèses et autres études universitaires qui permettront à coup sûr d’améliorer les dispositifs de protection de la faune et de la flore sur autoroute.

• 100 écoponts déjà existants sur notre réseau
• 19 écoponts supplémentaires de 25 mètres de largeur prévus d’ici début 2023