L’autoroute, le musée le plus visité de France

Musée

Signés par des artistes de renom, les nouveaux panneaux de signalisation d‘animation culturelle et touristique sont en cours d’installation. Plus beaux, plus grands et aussi plus impactants, ils ont été conçus pour être admirés à 130 km/h.

Une animation culturelle 

Plus de 600 ! C’est le nombre de panneaux de signalisation d‘animation culturelle et touristique (c’est le nom officiel des panneaux « marron ») en cours de renouvellement sur les réseaux APRR & AREA. Une opération de grande ampleur qui vise à redonner un coup d’éclat à ces repères bien connus des automobilistes. Des repères visuels qui n’avaient pas bougé depuis plus de 40 ans.

La signalisation touristique a été créée dans les années 1970 par le ministère des Transports pour rompre la monotonie de l’autoroute.

rappelle Olivia Renaud, adjointe à la directrice de la communication APRR.

Depuis lors, les panneaux n’avaient pas été modifiés.

Une galerie d’art à ciel ouvert 

Nouveaux panneaux, nouvelle approche. Alors que les anciens visuels avaient été réalisés à partir de photos ou de cartes postales, les panneaux actuellement mis en place ont été confiés à des artistes internationalement reconnus. On retrouve notamment les illustrateurs Floc’h (en charge des panneaux de l’A6), Jacques de Loustal (réseau Rhône-Alpes), Fred van Deelen (sur l’A36) … « Nous avons choisi ces artistes pour la puissance de leur trait, leur affinité avec le thème du voyage et pour leur capacité à se fondre dans des codes graphiques très contraints », souligne Olivia Renaud. 

En effet, pour chaque visuel, les artistes n’ont eu le droit d’utiliser que 4 couleurs parmi les 10 que la réglementation définit. À partir de cette palette, ils ont dû créer des œuvres à fort impact, capables de faire passer un message touristique en un clin d’œil. « À 130 km/h, un automobiliste n’a que 3 secondes pour saisir l’information d’un panneau », poursuit Olivia Renaud. Ce renouvellement — qui doit s’achever en 2021 — est également l’occasion d’harmoniser l’ensemble de la signalisation avec une taille de panneau unique (6,60 m x 3m) en format « totem » (en hauteur) avec un texte explicatif sous le visuel.

Nouveaux thèmes, nouveaux sites… 

En plus d’égayer la route, la signalisation offre des retombées touristiques aux territoires traversés. « Sur autoroute, on perd ses repères géographiques. Les panneaux de signalisation d‘animation culturelle et touristique permettent donc aux automobilistes et aux passagers de se situer sur la carte de France. Pour les territoires, c’est l’occasion de promouvoir leurs particularismes et leurs sites d’intérêt majeurs. » Les thèmes ont ainsi été choisi en concertation avec chaque département, en respectant, là aussi, quelques règles fondamentales : pas de sites trop commerciaux, des lieux ouverts toute l’année avec un minimum de 60 000 visiteurs par an et situés à 30 kilomètres maximum de la sortie d’autoroute. Désormais, le Musée Camille Claudel de Nogent-sur-Seine bénéficie de son panneau, tout comme les Climats des vignobles de Bourgogne ou le Château de Guédelon dans l’Yonne. « Avec 30 000 véhicules passant quotidiennement devant ces panneaux, c’est une vitrine pour les départements. » Et ça marche : tous les monuments signalés sur autoroute voient leur taux de fréquentation augmenter instantanément.