5 minutes dans la vie d’un patrouilleur

Patrouilleurs sur l'autoroute A6 du réseau APRR

APRR

Que se passe-t-il dans les coulisses de l'autoroute, et plus particulièrement dans les fourgons des patrouilleurs ? Comment ces hommes et ces femmes vivent-ils leur métier ? Elise Vallade a suivi les pas de Régis Zanoletti pour en savoir plus...

Paragraphes

Avant d’embarquer à bord du fourgon de patrouilleur, Eric Perraud, le chef du district de Villefranche sur Saône, explique : « Le rôle des patrouilleurs est d’assurer la surveillance des conditions de circulation du trafic, des conditions météo et de l’ensemble de nos équipements de sécurité. Parallèlement, c’est le patrouilleur qui est le premier averti des événements aléatoires comme les accidents. »

Au volant du fourgon, Régis Zanoletti, en tenue de service fluo, met le contact. Il fait partie des 5 patrouilleurs du district APRR de Villefranche. Il totalise 20 ans d’expérience sur l’autoroute. Ce jour-là, il sillonne les autoroutes A6 et A89 au nord de Lyon. Un fond sonore est omniprésent : bruits de la circulation, bruit du moteur, des clignotants, mais aussi une radio interne qui bourdonne en permanence. Elle fait le lien entre le poste de commandement et les agents de terrain. Régis Zanoletti tend toujours une oreille sur les conversations : même s’il est seul au volant, cette radio le relie à l’univers des autoroutiers qui agissent en coulisses, comme lui.

Régis Zanoletti au volant du fourgon de patrouille

Eric Perraud APRR

Régis Zanoletti au volant de son fourgon

Entre les « bip » qui ponctuent les conversations radio, il raconte son quotidien : « Tout me plait dans ce métier de patrouilleur. Quand tu commences ta journée à 5 heures du matin bien que ce soit difficile, tu vois le lever du soleil, la pleine lune la nuit, la neige l’hiver, tu as toutes les saisons. »

Connaitre par cœur l’autoroute, au décamètre près, est – ce un inconvénient ? Y a t-il le risque de l’habitude ?  « Il n’y a pas d’habitude. C’est très important d’être sûr dans son secteur. C’est chez nous. Je dis chez nous parce qu’on est plusieurs à patrouiller. Je pense que chacun de mes collègues connait où se trouvent les accès de service, les refuges. Si tu dois mettre quelqu’un en sécurité, il faut que tu puisses te projeter 1 ou 2 kilomètres plus loin ».

Intervenir sur l’autoroute n’est pas un métier sans risque, comment s’appréhende le danger ? Régis Zanoletti répond : « A partir du moment où tu sais ce que tu fais et jusqu’où tu dois aller pour passer la main, il n’y a pas de problème. Ce qui pourrait être impressionnant ce sont des événements avec du corporel qui te marquent au fond de toi. Effectivement il faudrait avoir la force de pouvoir tourner la page mais ça, on peut rien faire, je ne sais pas comment je réagirai à ce moment-là… bien que j’en ai déjà vu pas mal ». A ce moment de l’interview, sa voix se fait plus pensive. « Je pense que je suis plutôt du style à vivre l’instant présent, hier c’était hier. »

C’est à ce moment que le PC appelle Régis Zanoletti à la radio. Cela rappelle que le rôle des patrouilleurs consiste aussi, au quotidien, à l’entretien de l’autoroute. L’opérateur signale un portail d’accès de service qui est resté coincé. Il faut le débloquer au plus vite. Rien de spectaculaire, certes, mais ces accès de service sont précieux. C’est par là que passe le dépanneur pour aller chercher une voiture en panne, les pompiers et les forces de l’ordre en cas d’accident, ou tout simplement les ouvriers autoroutiers qui travaillent sur les chantiers.

Pour assurer une présence en permanence sur le réseau, les patrouilleurs se relaient 7 jours sur 7. Une patrouille dure 8 heures. A la fin de son poste, Régis Zanoletti prépare le relais avec son collègue : il fait le plein du véhicule, range tout ce dont il s’est servi.  « Il faut que le véhicule soit propre et désinfecté. C’est ça le plus important ».