Coulisses de l'autoroute : le recyclage d'une bouteille plastique

Bouteille_eau

Notre dossier de la semaine est consacré au tri des déchets sur autoroute. Nous avons suivi toute la chaîne de recyclage d'une bouteille plastique. Un dossier préparé par Emmanuel Albisser.

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Notre parcours de recyclage démarre dans un conteneur de l'A42, près de Lyon où notre bouteille plastique est jetée. Assez rapidement un agent autoroutier a inspecté la colonne de tri. Arnaud Hamery, responsable viabilité-sécurité pour le district APRR de l'Ain, explique: "on les contrôle tous chaque semaine, et quand on est à peu près aux 3/4 plein, on envoie une demande de vidage. Veolia, eux, viennent faire la collecte le mercredi".

Véolia intervient alors avec une grue pour évacuer le conteneur jaune des emballages et, pour cela, une partie de l'aire a été neutralisée. Le camion compresse directement les déchets, puis direction Rillieux-la-pape pour le centre de tri. Notre bouteille est alors déversée sur une montagne d'emballages, dans un immense hangar où un engin de chantier s'active. Dix machines de tri vont se succéder, avant de finir par un tri manuel. En bout de chaîne, on retrouve une quinzaine de matières différentes, triées le plus rigoureusement possible. Notre bouteille se retrouve alors compressée dans un bloc d'un mètre cube pour prendre la direction de la Bourgogne et du centre Infinéo qui recycle ce type de plastique PET. La première chose à faire dans ce centre est de... trier de nouveau. Il ne doit pas y avoir plus de 3% d'autres matières que du PET clair, cela peut être des canettes ou des cartons. Les bouteilles sont ensuite lavées, broyées en petites paillettes pour refabriquer de la matière réutilisable.

"Le tri est ancré dans le geste des clients, ce qui reste très compliqué, c'est d'avoir une qualité de tri satisfaisante pour permettre une valorisation, un recyclage des matériaux, car le geste de tri est fait mais pas forcément dans les bonnes colonnes. Il peut y avoir des inversions", explique Karine Tourret, responsable de la performance environnementale pour le Groupe APRR. "Si vous avez un doute, il est toujours préférable de choisir la poubelle grise d'ordures ménagères non triées "pour donner une chance à la collecte de suivre une filière de recyclage. Si l'on a un doute sur le tri à procéder, il vaut mieux mettre le déchet dans le tout venant et éviter de venir polluer la qualité qui pourrait être présente en temps normal. C'est pour ça qu'à chaque point tri, on a toujours verre, emballages et tout venant, pour avoir le choix si on a un doute sur le tri à faire", termine Karine Tourret.