Les outils météo à disposition des gestionnaires d'autoroutes

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APRR

Notre dossier de la semaine est consacré aux outils météo dont disposent les gestionnaires d'autoroutes. Quels sont-ils et comment s'organise-t-on pour les utiliser au mieux, dans les différents services de gestion du trafic et d'intervention sur le terrain ? Un long format préparé par Eliott Monod.

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Le suivi de la Météo est avant tout une affaire d’anticipation, comme le rappelle Philippe Chevalier, Responsable sécurité trafic au sein du groupe APRR « Il faut s’organiser avant pour ne pas être pris au dépourvu par les intempéries, les perturbations qui sont prévues ».

Parmi les évènements redoutés, il y a notamment la neige, un phénomène qui sera géré sur le terrain et en temps réel par les districts autoroutiers. Ces derniers ont en charge quelques centaines de kilomètres d’autoroute chacun. Et la météo est au cœur de leurs préoccupations. Mais quels outils ont-ils pour l’analyser ? Ils nous sont détaillés par Didier Jeudy, chef de district du Dijonnais. « On a un contrat avec Météo France. Nous avons, tous les 25 km, des stations météos sur nos autoroutes qui nous permettent d’avoir des estimations très fines. Nous allons observer les températures de chaussée. Météo France nous donne même des prévisions de ces températures au sol. Nous allons regarder aussi les intensités de précipitation, et voir s’il s’agit de pluie ou de neige. Dans ce dernier cas, nous notons s’il va tomber 3, 4 ou 5 cm à l’heure. En fonction des hauteurs de neige attendues, nous allons alors revoir notre organisation. »

En plus de Météo-France, les équipes disposent d’autres outils, comme l’explique Didier Jeudy : « Nous avons ce qu’on appelle des réactifs. Lorsque les chaussées sont salées, ces produits nous permettent de vérifier jusqu’à quelle température les chaussées sont protégées. C’est un outil d’aide à la décision. »

Des capteurs sous la chaussée

Des outils spécifiques s’ajoutent à ceux de Météo-France. D’autres stations météo sont par exemple installées le long du réseau par la société Vaisala qui travaille avec le groupe APRR.  Des capteurs sont même dans la chaussée et donnent des informations précises sur les conditions météo en temps réel. Ils envoient des données précises sur la température de surface à un dixième de degré près. Ces appareils vont également détecter les premiers cristaux de glace. Avant que la chaussée ne soit glissante, il est ainsi possible d’être averti sur des actions de terrain à mener.

Des actions préventives sont conduites également au sein des PC de circulation du groupe APRR. Stéphane Cottier, chef de pôle PC Nances chez AREA : « On va avoir des alertes qui vont remonter auprès des opérateurs, comme des alarmes de verglas, des alarmes pluie, brouillard… En fonction de celles-ci, nous modifierons les messages sur les panneaux au-dessus des voies. Et parfois nous enverrons une personne d’astreinte qui vérifiera par exemple la présence de verglas sur le terrain ».

Bien évaluer la durée des interventions

Une fois la perturbation évacuée, cela ne signifie pas que tout est terminé. Philippe Chevalier, responsable sécurité trafic chez APRR : « La plupart du personnel est sur le terrain depuis tôt le matin. C’est extrêmement fatiguant de conduire un camion de déneigement sous intempérie. Et il faut tenir compte de la durée légale du travail. Nous devons être capable de voir si nous avons les moyens humains pour perdurer dans le temps et finir le travail, c’est-à-dire mettre complètement au noir les chaussées après le passage de la perturbation ».

Ces services sont assurés 7 jours sur 7 et 24h/24. Les alertes sont notamment relayées sur les panneaux au-dessus des voies et sur Autoroute INFO.