L'été des festivals : Musilac, à Aix-les-Bains

Entretien avec Rémi Perrier, cofondateur de Musilac, qui revient tout d'abord sur l'origine du festival :

RP : Je suis tombé par terre en découvrant la beauté de ce lieu, de son emplacement au bord du lac, avec les montagnes autour. Et puis, on a construit un projet, on est parti la fleur au fusil et la première édition a eu lieu en 2002. Musilac, ce sont deux scènes côte à côte, deux grandes cathédrales où les groupes se succèdent, c'est-à-dire pendant qu'un groupe joue, l'autre se prépare sur la scène d'à côté et ça fonctionne comme ça depuis des années. 

Quel est l'esprit de ce festival Musilac ? 

RP : C'est un festival à la programmation pop, rock et électro, qui s'adresse absolument à tout le monde et ce qu'on nous dit depuis plusieurs années maintenant, c'est qu'on a un sens de l'accueil, à la fois des festivaliers, des artistes, des partenaires, des techniciens qui est ressenti comme assez familial. On fait, sans se prendre au sérieux, les choses très sérieusement en essayant d'accueillir au mieux le public et, en général, ça se passe bien. Il faut imaginer que sur ce site, on part d'un terrain nu et on crée une ville, il nous arrive d'accueillir certains soirs 30,000 personnes. 

Le festival a finalement été reconduit cette année après une édition 2022 plutôt compliquée ? 

RP : Oui, l'année dernière ça a été très difficile et, comme tous nos confrères, chaque année, on joue notre vie ! Alors, les stéréotypes qui voudraient faire croire que Musilac, c'est toujours complet, qu'il n'y a que des rocks stars et que la vie est belle, c'est faux ! Chaque année, on prend un risque ultime, il n'y a jamais rien d'acquis. L'année dernière, ça a été une année extrêmement délicate qui a failli nous mettre à terre définitivement. Ça illustre exactement ce que je dis, c'est que ça n'est jamais acquis et c'est le public qui a raison et s'il vient moins, c'est à nous d'essayer de trouver des solutions. Pour cette année, c'est plutôt encourageant. On sent une appétence, une euphorie, une envie, au travers du nombre de places vendues pour le moment. 

Des têtes d'affiche sont programmées pour attirer le public mais comment faites-vous pour essayer de vous différencier des autres festivals ? 

RP : C'est plutôt sur les artistes anglo-saxons où on arrive à créer la différence par rapport aux festivals voisins et aux confrères. On parvient ainsi à faire des programmations un peu plus nuancées et assez exceptionnelles. 

Parmi les artistes programmés lors de cette édition, Indochine, Shaka Ponk, Iggy Pop, Izia, Vitalic, Franz Ferdinand, Lomepal, Arctic Monkeys, Lujipeka et bien d'autres encore. Quatre jours de concerts, une organisation titanesque et, cette année, vous avez souhaité limiter l'empreinte carbone du festival?

RP : Grâce à Enedis et à la ville d'Aix-Les-Bains, on a opéré une vraie révolution technique et énergétique sur le site. L'année dernière, on avait encore dix-huit groupes électrogènes pour avoir du courant sur le site, et on a réussi à en éliminer quatorze cette année, ce qui n'est pas anodin et ainsi on économise 70% d' empreinte carbone, ce qui nous importe énormément. 

Renseignements et billetterie sur le site musilac.com.