Voyager sur les routes du monde

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© Josephine Julian

Notre dossier est consacré cette semaine à la conduite à travers le monde. Préparation du voyage, règlementations, cas pratiques : Eliott Monod nous dit tout ce qu'il faut savoir pour un trajet en sécurité.

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Voyager sur les routes du monde : guide pratique
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Avant de pouvoir s’élancer sur les routes du monde, il faut préparer un peu son voyage. Après avoir choisi une destination, il faut décider comment s'y rendre. Si vous optez pour la voiture, afin d’atteindre votre destination ou pour vos déplacements une fois arrivés sur place, il est recommandé de prendre quelques renseignements bien utiles.

Christian Delangle est responsable du service sécurité et éducation routière à la Direction Départementale des Territoires de la Côte-d'Or. Il nous éclaire sur la validité du permis de conduire français, d'abord pour voyager en Europe :  

“Il n'y a pas de problème, puisque tous les pays de l'Union européenne ou de l'espace économique européen reconnaissent mutuellement leurs permis. On peut tout à fait circuler dans les pays en question avec son permis français.” 

Si les règles sont plutôt simples et homogènes pour circuler en Europe, ce n'est pas forcément le cas ailleurs, notamment lorsque l’on vise d’autres continents. Christian Delangle : 

“C'est là que la distinction entre séjour de tourisme et installation définitive devient importante. S'il s’agit d’un séjour de tourisme, on peut circuler avec le permis international, à condition que le pays l'accepte. Si on s'installe dans un autre pays (NDLR : hors Union Européenne), on peut généralement circuler pendant un an avec son permis français. Ensuite, il faut repasser le permis local” 

Pour obtenir le permis international, il faut en faire la demande sur le site de l’ANTS, l'Agence nationale des titres sécurisés. Il est gratuit, valable 3 ans et peut être renouvelé. Juste avant de prendre la route, une dernière vérification s'impose afin de savoir à quoi ressemble le code de la route en dehors de l'Hexagone.

© Simon Dannhauer

© Simon Dannhauer

Est-ce que les règles de circulation sont identiques aux États-Unis, au Japon ou encore au Maroc ? 

Si la réponse est non, il faut noter que l'on retrouve une certaine uniformité dans la plupart des pays du monde. La forme des panneaux ou encore le code couleur utilisé est souvent le même. En revanche, pour ce qui est des lois relatives à l'utilisation des voies publiques, elles font parfois l'objet d'un code spécifique. C'est le cas en France avec le code de la route, mais aussi en Allemagne, au Brésil ou encore aux États-Unis ou le “Traffic code” est propre à chaque État. 

Est-ce qu'il y a eu déjà des tentatives pour tenter d'harmoniser tout cela ? 

Oui, et plusieurs, même s'il est toujours difficile (pour ne pas dire impossible) de mettre tout le monde d'accord. On retiendra quand même quelques grands rendez-vous. D'abord la première tentative d'unification internationale : elle a eu lieu à Genève le 11 octobre 1909. Quarante ans plus tard, toujours à Genève, une conférence des Nations unies sur les transports routiers s'est tenue en présence de délégués de 28 pays. Enfin en 1968, la convention de Vienne sur la signalisation routière a réuni 84 pays qui ont essayé de s'entendre sur les mêmes signaux et symboles. 

Et concrètement, qu'est-ce que cela a changé ? 

Chacun de ces rendez-vous ont permis de simplifier un certain nombre de règles. Dès 1909, quatre signaux d'obstacles font par exemple consensus, comme le dos-d'âne à double bosse ou les croisements avec X. Les conférences de Genève et de Vienne ont par ailleurs mis en évidence l'existence de deux grands systèmes qui coexistent. Et si aucun accord n'a été trouvé afin d'établir un système mondial de signalisation routière, quasiment tous les pays du monde se rejoignent au moins sur une chose : la nécessité d'améliorer la sécurité routière.

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© Tierney

Camille Darnet est informaticien à Dijon et a visité (avec sa femme et ses deux enfants) un très grand nombre de pays : Islande, Polynésie, États-Unis, Costa Rica ou encore Indonésie... Il nous parle de ce que l'on peut ressentir à bord du véhicule : 

“Quand vous sortez de Los Angeles aux États-Unis, il y a deux fois six voies, c'est très impressionnant, surtout quand on arrive de Dijon et qu’on a l’habitude de la rocade. En Équateur, vous avez une route principale, puis après, quand vous la quittez, ce sont de petites routes qui sont plus ou moins maintenues, c'est parfois sportif ! En Sicile, sur les ronds-points, c'est le premier qui arrive qui passe et non celui qui est engagé donc c'est assez technique. Enfin en Amérique du Sud, c'est le klaxon à tout va pour prévenir que l’on arrive, c’est vraiment une autre approche”

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© Duncan Andison

Camille Darnet a aussi pu expérimenter au cours de ses voyages la conduite à gauche, évidemment perturbante. 

“Déjà, il faut rentrer du bon côté de la voiture et retrouver le volant. Vous avez le levier de vitesse qui est à gauche, c’est un peu spécial ! Sinon, tant que vous êtes dans la circulation, en suivant un flot de voitures, ça va à peu près. Puis, quand il faut doubler, là, vous êtes perdu. Quand on roule à la campagne, ça va plutôt bien aussi mais si vous devez prendre un rond-point, c’est plus difficile. Il faut partir à gauche et sortir à gauche, c’est super compliqué. A mon avis, c’est là que le cerveau a le plus de mal à suivre parce que l'on perd complètement nos repères” 

La conduite à gauche concerne au total plus de 70 pays, comme le Royaume-Uni bien sûr, mais aussi le Japon, l'Inde où l'Australie, ce qui représente environ un tiers de la population mondiale.