VR2 + Une première en France

Située entre la barrière de péage de Voreppe et le secteur de St-Egrève, cette voie spéciale covoiturage s’étend sur près de 8 km. Sa mise en œuvre vient concrétiser 3 années de travail notamment menés par les services de Ghislaine Baillemont Directrice de l’innovation, de la Construction et du Développement au sein d’APRR.

« Cette voie est réservée aux véhicules avec au moins deux personnes à bord ainsi qu’aux taxis et aux véhicules équipés d’une vignette Crit’air ‘zéro émission’, c’est-à-dire 100% hydrogène ou électrique. La particularité de cette voie réservée au covoiturage est qu’elle n’est pas permanente puisqu’elle est ouverte uniquement en période de congestion. On a un logiciel qui calcule en permanence le temps de parcours et à certains moments, il envoie une alerte à l’opérateur qui est au PC d’exploitation d’AREA, l’opérateur vérifie la situation et c’est lui qui actionne l’ouverture de la voie c’est-à-dire l’affichage du nouveau panneau routier, un losange blanc. Ces panneaux sont situés tous les kilomètres sur la section qui en fait 8. Ce qui nous a paru important, puisque ce nouveau panneau est encore inconnu du grand public en France, c’est d’avoir une période de sensibilisation. On a mis en place un système qui compte le nombre d’occupants à bord d’un véhicule, et si les conducteurs sont seuls, on les informe sur un panneau lumineux qu’ils doivent changer de voie. »

C’est à la société Pryntec qu’a été confié la conception du dispositif qui permet de contrôler le nombre d’occupants à bord des véhicules qui empruntent cette voie dédiée au covoiturage. Un système de capteurs qui a d’abord subi une longue phase de tests effectués dès 2018 le long de l’A6, à proximité de Mâcon, avant d’être installé à l’entrée de Grenoble. Stéphane Bidault est le président de Pryntec :  

«Ces capteurs ont pour objectif de compter le nombre d’occupants à bord d’un véhicule, à l’avant comme à l’arrière. Aujourd’hui ça fonctionne. On a la chance, à la suite de l’expérimentation, d’avoir validé, avec la direction de l’innovation d’APRR, la faisabilité technique et donc la possibilité de déployer à l’échelle ‘industrielle’ ce projet et ce totem».

Cet outil est à même de détecter jusqu’à la présence d’un faux passager, par exemple un mannequin en plastique, sur l’un des sièges, explique Stéphane Bidault : «L’objectif c’est que notre système puisse déterminer toutes les situations de covoiturage en éliminant ce qu’on appelle les ‘faux positifs’, dont les mannequins pourraient faire partie. Grâce à une image de bonne qualité, on est capable d’identifier si on a bien affaire à un occupant ou non au sein du véhicule».

Et pour ceux qui ne respecteront pas la règlementation, des PV pourront être dressés

"AREA n’est pas habilité pour faire du contrôle sanction. Cela est du ressort des forces de l’ordre. Le non-respect de cette voie induit une amende de 135€. Les premiers jours, les forces de l’ordre ne vont pas faire de contrôle inopiné sur la voie mais d’ici quelques semaines, certainement, des contrôles sanctions seront organisés."

Dans le cadre de sa politique « bas carbone », le groupe APRR à l’ambition de développer ce concept de voie dédiée au covoiturage aux entrées de plusieurs grandes villes telles que Lyon, Chambéry, Dijon, Clermont-Ferrand ou encore l’agglomération de Belfort-Montbéliard. Des discussions sont engagées avec l’Etat.

Franck Pélissier