Chantiers d’autoroute : l’important, c’est de capter le bon moment !

Panneaux de chantier

APRR

Gérer l’entretien de 2300 kilomètres d’autoroutes ne s’improvise pas. Du plus simple au plus sophistiqué, les moyens de surveillance sont essentiels à la bonne marche des travaux et par conséquent à la sécurité des personnes qui empruntent le réseau.

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Plusieurs niveaux de surveillance existent : tous les jours, sur le terrain, les personnels autoroutiers observent et signalent toutes les dégradations disons habituelles. A cela, s’ajoutent tous les 3 à 5 ans des auscultations périodiques effectuées par des entreprises extérieures spécialisées. Elles suivent le vieillissement des chaussées et des ouvrages d’arts. Une panoplie de capteurs installés sur les points sensibles des autoroutes complète la surveillance des infrastructures.

Certains de ces capteurs sont très spécifiques : ils mesurent l’évolution du béton, sur certains grands viaducs de l’A40 par exemple. D’autres surveillent toute la géotechnique, c’est à dire les mouvements des sols qui peuvent survenir à proximité des piles de pont. « Aujourd’hui, avec le réchauffement climatique, on constate des variations de températures assez extrêmes qui ont un impact sur le sol » explique Sébastien Breton, chef du département infrastructure environnement du groupe APRR.

Le poids est l’un des principaux facteur d’usure d’une chaussée ou d’un ouvrage d’art.

Viaduc de Nantua sur l'A40

APRR

D’autres capteurs, insérés dans les chaussées, sont dédiés au pesage dynamique. Ils ont été mis en place après de dramatiques accidents : en Italie, en 2018, à Gênes 43 personnes sont mortes dans l’effondrement d’un viaduc autoroutier ; près de Toulouse en novembre 2019, 2 personnes sont décédées à Mirepoix-sur-Tarn : un camion de plus de 50 tonnes a fait effondrer dans la rivière un pont qui ne pouvait supporter que 19 tonnes au maximum. « Le poids est l’un des principaux facteur d’usure d’une chaussée ou d’un ouvrage d’art. Quand on appuie sur la chaussée, les matériaux réagissent et plus le poids est important, plus la réaction va être forte » explique Sébastien Breton. « Connaitre le poids des engins qui circulent sur l’autoroute permet d’être meilleurs dans la programmation des travaux et dans la technique d’entretien à utiliser ».

Des capteurs sont également installés sur des falaises qui bordent les autoroutes. C’est le cas par exemple sur les autoroutes alpines du réseau AREA et sur l’autoroute A40, dans l'Ain, sur le réseau APRR. « Les falaises bougent, çà on le sait, ce sont des falaises vivantes » explique Philippe Giguet directeur infrastructure patrimoine et environnement chez APRR « cela nous arrive de prendre des entreprises avec des hommes spécialisés dans l'escalade, qui vont décrocher des morceaux de rocher pour préserver la sécurité des clients de l’autoroute ».

Chez APRR, 130 personnes travaillent exclusivement à la gestion de l’entretien des infrastructures pour un budget de près de 130 millions d’euros.

Elise Vallade