Dans les coulisses du tournage du film "Nous, les Leroy" sur l'A31

Scène à la pompe à essence

© Autoroute INFO / Jade Bihan

Le dossier de la réaction de cette semaine vous emmène dans les coulisses d'un tournage de film. Un tournage particulier : sur une aire d'autoroute. Direction l'A31, sur l'aire de Gevrey-Chambertin Est. L'équipe du film "Nous, les Leroy" réalisé par Florent Bernard y a passé une journée.

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Dans les coulisses du tournage du film "Nous, les Leroy" sur l'A31
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C'est en Bourgogne, au sud de Dijon, que le tournage s'est déroulé le 27 mars. 
Nous, les Leroy, c'est une comédie familiale avec Charlotte Gainsbourg et José Garcia dans les rôles principaux. Quelques scènes ont été tournées sur l'aire de Gevrey-Chambertin Est. Ce film c'est « une espèce de mini Road-Trip » nous confie Florent Bernard, le réalisateur du film.

Entre deux scènes, ce Bourguignon d'origine nous explique le choix de tourner sur cette aire de services de l'A31. « Quand je pense à mes souvenirs de famille, il y a beaucoup d'autoroutes, beaucoup de moments où l’on se pose avec les parents... Et il y a la pause pipi, la pause café, la pause paquet de M&M’S ou de Maltesers... Donc voilà, vu qu'on parle d'un film qui appelle beaucoup les souvenirs des gens sur leur propre famille – et donc mes propres souvenirs – l'aire d'autoroute paraissait parfaite comme décor. C’est un décor que j'aime beaucoup : c'est des trucs très lumineux, et qui ne revient pas si souvent que ça dans les films français. » 

Entre tourner sur une aire, et tourner dans un appartement, les contraintes sont différentes. Florent Bernard :
« Ce qui change, c'est qu'on ne peut pas fermer l’aire parce que y a des gens qui qui passent par là pour se restaurer ou faire des pauses, aller aux toilettes. Ceci étant dit, on n’a pas du tout été embêtés en plus (rires). Là on travaille avec les gens de l'aire d'autoroute qui nous accueillent vraiment extrêmement bien. C'est cool : il y a plus de place, on va plus circuler. Les appartements, c'est le pire en fait, parce que c'est des petits endroits. C'est vrai que beaucoup de films se font en studio : c'est plus facile de recréer, de bouger les murs, etc. [Dans les lieux clos] on perd du temps facilement. Là on n’a pas perdu de temps, on a tourné la scène assez vite, c'était plutôt cool en tout cas. »

Scène tournée près des pompes à essence

© Autoroute INFO / Jade Bihan

Installation technique du tournage aux pompes à essence de Gevrey-Chambertin Est

Le rôle du régisseur général

Tourner plusieurs scènes sur autoroute, ça demande de l'organisation. Et du côté de l'équipe du film, c’est le régisseur général qui s'occupe de toute la logistique. Pour le tournage de Nous, les Leroy c'est Vincent Casiro qui occupe ce poste. « Alors je suis je suis régisseur général sur le film. Donc, je m'occupe de tout ce qui entoure et englobe le tournage. C'est quand même un décor qui est un peu particulier, qui a des contraintes. Une station essence, c'est un endroit où il y a des notions de sécurité... Donc, il fallait que ça plaise au réalisateur et que ce soit faisable d'un point de vue opérationnel. » 

D'un point de vue opérationnel, il y a aussi, logiquement, une différence entre tourner sur une aire ou tourner dans un appartement. « Ce n'est pas anodin parce que c'est du carburant. Évidemment, on ne peut pas forcément fumer des cigarettes à proximité des pompes à essence. Ça paraît assez logique, mais ça n'empêche que... Aussi, il y a des véhicules, on est au bord d'une autoroute. Voilà, il y a beaucoup de notions de sécurité. Peut-être un peu plus que dans un endroit plus classique, comme une rue, un appartement ou que sais-je encore. » 

Scène tournée dans les toilettes de l'aire de repos

© Autoroute INFO / Jade Bihan

Installation technique du tournage devant les toilettes de l'aire de Gevrey-Chambertin Est

Installation technique du tournage

© APRR / Frédéric THOMAS

Installation technique du tournage dans la boutique de l'aire de Gevrey-Chambertin Est

Une organisation sur plusieurs mois

Pour justement s'assurer du respect des normes de sécurité, avoir les accords pour tourner... l'équipe du film est en lien avec la direction clientèle d'APRR. Et ce jour-là, c'est Frédéric Thomas qui est en charge de l'accueil du tournage. « Cette aire, aujourd'hui, est le théâtre de l'accueil d'un tournage sur l'ensemble de la journée, depuis 5h30/6h du matin jusqu'à 20h/21h ce soir. Il y a plusieurs scènes qui sont tournées sur la station : scène en boutique, scène dans les toilettes et une scène, si je ne dis pas de bêtises, à la pompe à essence. » 

À la question : "Est-ce que c'est facile à gérer tout ça ?" voici sa réponse :
« Alors, facile : non. Difficile : non plus. Tout est dans l'anticipation, puisque l'accueil d'un tournage, ça nécessite entre 2 et 3 mois de travail. Entre la première approche, le premier appel, le premier échange avec l'équipe de production et généralement le régisseur général. Il y a plusieurs repérages : des repérages artistiques, des repérages techniques, les accès, les entrées, les sorties, la nature des scènes qui sont tournées, ainsi que la prévenance avec le district, et avec l'installation commerciale, quand on est sur une aire de services. » 

Tout est fait pour que : « Au-delà de l'organisation générale, chacun puisse avoir conscience du rôle qu'il a joué. Sur une journée comme celle-ci, tout est roulant. C’est-à-dire que, quand on tourne dans la boutique, les zones de pompes ou les zones de parking sont totalement libres. Et puis une fois que le tournage dans la boutique est fait, et bien, on va tourner sur l'autre zone de décor. Donc en fait, si chacun connaît son rôle et que le timing est respecté, tout se déroule – j'allais dire – comme au cinéma. »

Des derniers ajustements le jour J

Des aménagements spécifiques sont nécessaire pour les derniers instants de préparation, le jour J. Les explications de Frédéric Thomas : « Les préparations spécifiques, c'est surtout sur l'éclairage [le jour J]. L'éclairage d'une boutique, c'est du néon, c'est de la LED, qui éclairent les marchandises. Alors que là, il faut plutôt éclairer les comédiens et donc dans le monde du cinéma. Ils arrivent avec des énormes lampes, des gros éclairages - souvent impressionnant quand on n'a pas l'habitude. Mais c'est démonté aussi vite que c'est monté. » 

Le lendemain, c'est comme si rien ne s'était passé ! Le soir même, il ne reste plus de traces du passage de l'équipe du film. « Dans tous les cas notre rôle au sein du groupe APRR et dans l'équipe d'accueil des tournages, c'est de faire en sorte que l'équipe complète du monde du cinéma - donc ils sont 60, 70 personnes, entre les techniciens et les preneurs de son, les décorateurs etc. - ait l'impression d'être dans un studio qu'on leur a réservé pour l'occasion. Et puis quand ils sont dans leur bulle “Action ça tourne” qu'ils ne soient pas perturbés par la continuité de services. » 

Lors du tournage, une partie des derniers aménagements dépend aussi des agents de viabilité. C'est eux qui, sur place, assurent le balisage de certaines zones pour que l'équipe du film soit la seule à y accéder. 

Interviews de Charlotte Gainsbourg et José Garcia

© APRR / Frédéric THOMAS

José Garcia et Charlotte Gainsbourg sur le tournage de "Nous, les Leroy" sur l'aire de Gevrey-Chambertin Est