Horlogerie dans le Doubs : une histoire au fil du temps

Pour comprendre le lien qui existe entre le Doubs et l’horlogerie, le mieux est d’aller dans la capitale du temps : Besançon. Philippe Lebru est horloger, créateur de la marque Utinam. Il le confirme, le lien est fort entre l’horlogerie et le Doubs : « L’histoire de l’horlogerie française s’est construite dans cette région limitrophe à la Suisse. L’arc jurassien vient même d’être sacré au patrimoine mondial immatériel de l’UNESCO, pour ce savoir-faire qui compose la naissance et l’existence de l’horlogerie aujourd’hui. »

Du 16eme siècle à nos jours, l’horlogerie marque l’histoire du Doubs.

Cette histoire débute au 16e siècle alors que l’horlogerie en est à son balbutiement. Très vite l’arc jurassien devient le centre de la production Française avec une apogée entre le milieu et la fin du 19eme siècle. En 1889 Besançon contrôle près de 90% de la production française. Cet âge d’or va laisser place à une série de crise, jusqu’à l’écroulement du secteur face à la concurrence des montres à Quartz. Dernier chant du cygne pour l’industrie, 1973 avec l’affaire Lip : les ouvriers occupent l’usine et procèdent à des ventes sauvages. Une tentative d’entreprise en autogestion qui suscitera de nombreux commentaires, jusqu’à George Pompidou, alors président de la République.

Aujourd’hui la fabrication de montres et d'horloges dans le Doubs est revenu à un stade artisanal. Le savoir-faire lui s’est réinventé. « Le savoir-faire est aujourd’hui au service du médical, de l’aéronautique ou encore des nouvelles technologies, commente Philippe Lebru, le travail se fait également beaucoup avec les Suisses, notamment en terme de main-d’œuvre. Pour certaines entreprises suisses, on atteint des taux de 50 à 70% de travailleurs français qui traversent la frontière tous les matins. »

Le cœur horloger continue donc de battre dans le Doubs, comme dans l’arc jurassien. Au rythme très régulier du temps qui passe, seconde après seconde.