La pause-café : coup de projecteur sur le tunnel du Fréjus

Franck Pélissier et Jean-Marc Couvert

©Adeline Després - Autoroute INFO

Ce jeudi, nous faisons notre pause-café en compagnie de Jean-Marc Couvert, directeur adjoint du GEF, le Groupement d’exploitation du Tunnel du Fréjus. L'occasion de notamment revenir sur l’histoire, l’évolution et l'actualité de cet ouvrage transalpin qui relie donc la France à l’Italie.

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La pause-café : coup de projecteur sur le tunnel du Fréjus
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Construit entre 1974 et 1979, le tunnel routier du Fréjus a été mis en service le 12 juillet 1980. Long de 12,8 km, et perché à plus de 1200 mètres d'altitude, il relie la vallée de la Maurienne, en Savoie, à la région du Piémont, en Italie. 
L'ouvrage héberge aussi un laboratoire souterrain du CNRS qui, étant à l'abri du rayonnement cosmique parasite, permet de réaliser des mesures pour la recherche scientifique.
Le tunnel du Fréjus est aussi doté de 34 abris de sécurité pour accueillir les usagers qui pourraient se retrouver bloqués en cas d'incendie, d'incident, ou d'accident sous l'ouvrage, mais aussi de nombreuses installations techniques qui permettent d'assurer la fluidité du trafic ou de détecter des événements (vidéosurveillance, réseaux d'appel d'urgence, ou encore un câble thermométrique qui permet de relever les différences de température en tous points de l'ouvrage). 

Jean-Marc Couvert insiste aussi sur la présence du personnel à toutes heures du jour et de la nuit : 

"On a de nombreuses équipes de sécurité qui sont présentes 24h sur 24, pour intervenir, et aussi deux postes d'intervention de pompiers à l'intérieur de l'ouvrage, un à chaque tiers de l'ouvrage ce qui permet d'avoir des pompiers sur les plateformes et tous les 4 km dans le tunnel, ce qui représente une grosse force de frappe avec 4 véhicules d'intervention". 

Un dispositif qui a prouvé son efficacité lors d'un incendie survenu sur un poids lourd en 2010 : 

"On a eu, à l'occasion de cet évènement, des images vidéo très évocatrices sur le lieu de l'incendie qui, lorsqu'elles ont été montrées aux autorités de tutelle tant françaises qu'italiennes, les ont convaincus que la sécurité maximale s'obtenait avec une séparation des flux de circulation. C'est pourquoi la galerie de sécurité (NDLR : qui était alors en construction) a été transformée en 2e tube... Aujourd'hui on finit l'installation des divers équipements qui permettront de l'exploiter comme un tube unidirectionnel. Il accueillera le trafic dans le sens Italie-France, alors que le tube actuel n'accueillera plus le trafic que dans le sens France-Italie". 

Le 2e tube du tunnel du Fréjus

@SFTRF

Le 2e tube du tunnel du Fréjus

Pour autant, le 2e tube du tunnel du Fréjus n'est pas encore prêt à être ouvert, précise Jean-Marc Couvert :

"Il est percé depuis novembre 2014, donc ça commence à faire un petit moment, mais l'installation des équipements est très importante, on installe énormément d'équipements et surtout, on fait tout ça alors qu'on a l'autre tube en exploitation à côté, ce qui apporte des contraintes supplémentaires aux travaux. Aujourd'hui, quasiment la totalité des équipements sont installés, mais on a encore la totalité des tests à réaliser et vous savez qu'on peut encore découvrir différents petits bugs à tous les niveaux pendant qu'on réalise les tests, donc on a encore une belle année devant nous avant la mise en service de de cet ouvrage. Le calendrier actuel nous dit que nous devrions être capable de le mettre en service à l'automne 2023. Pour autant, il suffit du moindre petit accroc dans quelques domaines que ce soit pour que cette ouverture puisse être retardée encore". 

En attendant, le tunnel du Fréjus va devoir absorber une bonne partie du trafic poids lourds passant habituellement par le tunnel du Mont Blanc, ce dernier étant fermé pour trois semaines à partir du 17 octobre et pour plusieurs mois en 2023. Selon Jean-Marc Couvert, le report du trafic PL par le Fréjus devrait être de l'ordre de 95%, ce qui devrait représenter environ 1000 à 1500 poids lourds supplémentaires en moyenne par jour. Les équipes du GEF et de la SFTRF se sont organisées pour pouvoir répondre à cette affluence mais il suffira de peu pour que des perturbations inhabituelles se forment aux abords de l'ouvrage.