La pause-café : gros plan sur le tunnel du Mont-Blanc

Franck Pélissier et Grégory Schwarshaupt

©Adeline Desprès - Autoroute INFO

Ce jeudi, nous faisons notre pause-café en compagnie de Grégory Schwarshaupt, directeur adjoint du tunnel du Mont-Blanc, pour évoquer notamment l’important chantier qui se profile d’ici la mi-octobre, avec trois semaines de fermeture totale de l’ouvrage. Une contrainte qui préfigure ce qui attend les automobilistes et chauffeurs routiers au cours des prochaines années avec plusieurs périodes de fermeture de très longue durée en 2023 et 2024 afin de renouveler une partie des équipements du tunnel transalpin.

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La pause-café : gros plan sur le tunnel du Mont Blanc
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Internationalement reconnu et emprunté par près de 2 millions de véhicules par an (dont environ 1/3 de poids lourds), le tunnel du Mont-Blanc a aujourd'hui 57 ans. C'est en 1949 qu'ont été signés les accords franco-italiens pour la création d'un ouvrage routier sous le massif du mont Blanc, mais il aura fallu attendre 1959 pour que soient véritablement lancés les travaux de construction, et 1965 pour que le tunnel du mont Blanc soit inauguré, sous la présidence et en la présence du Général De Gaulle. 
Long de 11,6 km et large de 8 mètres, l'ouvrage bidirectionnel (avec une seule voie par sens) relie la vallée de Chamonix, en France, à celle de Courmayeur, en Italie. 
Après le dramatique incendie du 24 mars 1999, conduisant au décès de 39 personnes, le tunnel restera fermé pendant trois ans et ne rouvrira à la circulation qu’en mars 2002, après d’importants travaux de réparation et de sécurité, conduisant notamment à la création de niches de sécurité tous les 100 mètres, d'abris reliés à une galerie d'évacuation située sous la chaussée, ou encore d'un poste de secours au centre du tunnel, avec un véhicule d'intervention et des pompiers présents en permanence dans ce local.

Le tunnel de 2022 n'a plus rien à voir avec celui de 1999, c'est près de 400 millions d'euros d'investissement qui ont été réalisés à l'époque pour mettre le tunnel en sécurité (Grégory Schwarshaupt, directeur adjoint du tunnel du Mont-Blanc)

La circulation sous l'ouvrage est très réglementée avec une limitation à 70 km/h et des intervalles de sécurité d'au moins 150 mètres entre chaque véhicules. Ces règles sont d'ailleurs souvent à l'origine de la formation de bouchons lors de certaines périodes de l'année, à l'entrée du tunnel, explique Grégory Schwarshaupt : 

"De façon à permettre aux usagers de respecter l'interdistance de 150 mètres, le péage du tunnel du Mont-Blanc est ce qu'on appelle 'cadencé', c'est à dire les véhicules rentrent de manière ordonnée et les barrières de péage s'ouvrent toutes les 8 secondes, puisque 8 secondes c'est le temps nécessaire à un véhicule qui roule à 70 km/heure pour parcours les 150  mètres d'interdistance. Cet interdistance, elle est essentielle pour la sécurité". 

Grégory Schwarshaupt, directeur adjoint du tunnel du Mont Blanc

©Adeline Després - Autoroute INFO

Grégory Schwarshaupt, directeur adjoint du tunnel du Mont Blanc

3 semaines de fermeture dès le 17 octobre

Le tunnel du Mont-Blanc et ses équipements doivent sans cesse être entretenus. Plusieurs gros chantiers ont été lancés au début de l’été et ils sont toujours en cours actuellement. Une nouvelle phase de travaux s’amorce, et celle-ci va être encore bien plus contraignante car l'ouvrage va devoir fermer pendant 3 semaines consécutives, du 17 octobre au 7 novembre afin de rénover les chaussées du tunnel qui ne l'ont plus été depuis 2002.
Parmi les opérations qui seront menées durant ces 21 jours de coupure, il y aura le rabotage des enrobés actuels du tunnel, la réparation de la partie supérieure de la dalle sous chaussée, la pose d’un complexe d’étanchéité afin de protéger la dalle des venues d’eau et la mise en place des chaussées définitives.

Cela va conduire à un report de trafic vers Martigny, d'une part, et le tunnel du Fréjus, d'autre part. Prises en concertation avec les préfectures de la Haute-Savoie et de la Vallée d’Aoste, les dates de fermeture n'ont pas été choisies au hasard : elles correspondent aux périodes les plus faibles de l’année de trafic du tunnel du Mont-Blanc. Ces travaux seront ainsi achevés pour accueillir la circulation liée au tourisme d’hiver.

Mais cette première phase de fermeture en préfigure d'autres dans les mois et années à venir, puisque la poursuite des travaux de rénovation du tunnel du Mont Blanc entraînera la neutralisation complète de l'ouvrage sur des périodes encore plus longues, sans doute sur plusieurs mois, en 2023 et en 2024. 

Tous les détails concernant les travaux de rénovation et les dates de fermetures sont à retrouver sur le site des Autoroutes et Tunnel du Mont Blanc