La sécurité des agents autoroutiers en question

Mercredi 27 avril, à l’aube, trois agents des autoroutes AREA ont été fauché par un chauffard à l’entrée d’une zone de chantier. L’un d’entre eux, âgé de 53 ans, est décédé des suites de ses blessures. Un autre est grièvement blessé. Le troisième a pu éviter le véhicule mais est encore sous le choc psychologique de ce terrible accident. Depuis le début de l’année, 4 agents routiers ou autoroutiers ont déjà perdu la vie dans l’exercice de leurs fonctions.
Alexandre Claude est directeur du réseau AREA. Au micro d’Adeline Després, il exprimait son « ras-le-bol » face au comportement de ces quelques conducteurs qui ne respectent rien :

"On remarque depuis deux ou trois ans une augmentation des incivilités et un non respect que ce soit de nos agents autoroutiers mais aussi des forces de l'ordre qui sont avec nous. C'est qu'une petite partie des automobilistes mais il en suffit d'un pour nous faire perdre une vie. Alors voilà, on est encore sous le choc mais j'ai envie de dire 'ras-le-bol' de ces quelques chauffards qui ne respectent pas. Le chauffard (NDRL : à l'origine de l'accident du 27 avril dernier) j'aurais bien aimé l'amener avec moi lorsqu'on est allé voir la famille pour annoncer le décès. C'est une chose qu'on ne souhaite pas vivre quand on est directeur d'un réseau, alors vraiment faites attention !"

Hervé Coquet est chef d’équipe au sein d’un district d’AREA. Le mauvais comportement des conducteurs et la mise en danger de ses agents, c’est ce qui lui fait peur au quotidien. Il l’a dit à Adeline Després :

"Quand vous passez au bord de la route, vous êtes à 90 ou 130, nous on est arrêtés donc vous  pouvez imaginer le choc que ça peut être. Des fois ça passe très près, mais des fois ça ne passe pas... Nous on fait attention quand on entretien le réseau, alors pensez à nous surtout !"

Ralentir à l’approche d’une zone de chantier, c’est la règle. Une règle hélas trop souvent bafouée comme le constate Pierre Bellot, chef du district AREA des 3 Massifs, près de Grenoble :

"On voit nos clients ne pas ralentir suffisamment aux abords des zones de chantiers alors que ce sont évidemment les zones où il faut faire le plus attention parce qu'il y a une concentration de présence humaine. C'est pour ça que nous demandons à nos clients de respecter la réglementation et de réduire leur vitesse, et d'apporter toute la vigilance nécessaire..."

Les distracteurs tels que le téléphone qui sont à l’origine d’un nombre croissant d’accidents. Michel Simonet, agent de viabilité sur l’A31 à Til-Châtel en a été victime en juillet 2018. Il l’a raconté à Elise Vallade.

"J'allais ramasser un obstacle sur la bande d'arrêt d'urgence et, au moment de descendre du fourgon, je jette un oeil dans le rétroviseur je vois une masse bleue qui m'arrive dessus, un poids lourd qui roulait sur la bande d'arrêt d'urgence. En quelques secondes, le camion m'a heurté, un gros bruit et puis plus rien. Le fourgon projeté à une vingtaine de mètres. Le poids lourd renversé dans le fossé un peu plus loin. Le chauffeur m'a avoué qu'il regardait son téléphone".

Michel Simonet s'en est sorti avec seulement quelques contusions. Son fourgon broyé a servi d'exemple lors de rencontres proposées entre sociétés d'autoroutes et transporteurs pour sensibiliser au risque des agents autoroutiers. 
Mais malgré les appels à la prudence et les opérations de sensibilisation, chaque année, en moyenne, près de 150 personnels ou matériels d’intervention se font heurter sur les autoroutes de France.
La solution, c’est vous qui l’avez en choisissant de rester toujours concentrés sur votre conduite et de respecter les limitations de vitesse et le corridor de sécurité aux abords des zones balisées.