Le Juste-à-temps en question

Chassis de voiture en construction sur une chaine d'assemblage

Adobe Stock

Plusieurs usines de fabrication de voitures se sont arrêtées un peu partout dans le monde. Des problèmes dûs à une pénurie de composants électroniques, mais aussi au fameux « juste à temps », Xavier Ferrand.

Paragraphes
Soundcloud

Mise en place dans les années 80, cette technique du flux tendu a été portée à son paroxysme avec, par exemple, l’ancienne usine smart en Lorraine. Des chaines d’assemblages sont alimentées en temps réel par les fabricants de pièces agglomérés tout autour. Mais on voit aujourd’hui que ce système à ses limites avec la pénurie de composants. Il faut relancer une production automobile qui n’est pas prioritaire pour les fabricants de matériels électroniques.

Peut-on alors s’attendre à une remise en question du système ? Pour Claude Cham, le président de la Fédération des industries des équipements pour véhicules, il est évident que tout le monde se pose la question. Selon lui, « c’est un bon principe de gestion, mais qui ne doit pas être un dogme. Il faut savoir l’adapter ». Et pas seulement sur le temps d’approvisionnement mais aussi sur la provenance. Il faudrait augmenter les sources et les relocaliser pour ne pas dépendre d’une seul fabricant. Par exemple, 70% de la base des composants électroniques est fabriqué par une seule usine qui est à Taiwan.

Si c’est le vœu d’un équipementier, il faudrait aussi que les donneurs d’ordre, les grands constructeurs, soient prêts à le faire... Sachant que soit ils devront rogner sur leur marge, soit ils devront vendre plus cher à un consommateur qui n’est pas prêt à payer toujours plus.