Le marché de l'auto en quête d'un second souffle

On pourrait déduire, sans surprise, d’une étude commandée par Aramis Auto que la reprise n'est pas pour tout de suite. Même s’ils sont 6 sur 10 à dire que leurs revenus n'ont pas baissé, les français ont levé le pied sur certaines dépenses, notamment dans l'automobile. Guillaume Paoli, cofondateur d'Aramis Auto, précise que 26% des français disent avoir repoussé leurs projets d’achat, ce qui, après tout, n’est pas un pourcentage très élevé vu le niveau de la crise.

Malgré tout, parmi ceux qui envisagent d'acheter un véhicule neuf, ils sont 1 sur 2 à se dire que finalement une occasion récente ferait l’affaire. Quant à ceux qui, dans tous les cas, prévoient d'investir dans l'occasion, en moyenne, ils cherchent un véhicule de 3 ans d'âge et d'environ 56 000 kilomètres.

Voitures chinoises ou françaises

Pour ceux qui envisagent du neuf, vont-ils acheter français ? Surtout que depuis le début des années 2000, régulièrement, on s’attend à voir arriver en nombre des marques chinoises. Jusqu’ici, notamment à cause de problème de sécurité, ça n’a pas été le cas. De toute façon les acheteurs français ne sont que 34% à être prêt à se tourner vers l’empire du milieu, selon cette étude réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 1000 personnes. Mais Guillaume Paoli rappelle que le prix reste le principal critère d’achat et qu’à terme, à titre personnel, il ne voit pas pourquoi les Français ne finiraient pas par se tourner vers les voitures chinoises.

Surtout que le patriotisme économique commence à ne plus trop faire vibrer les Français. Quand on demandait aux acheteurs pourquoi se tourner vers une marque tricolore en 2014, ils étaient 6 sur 10 a donner cet argument. Aujourd’hui ils ne sont plus que 40%. En revanche bon point pour Renault et autre PSA, les futurs acquéreurs sont 3 sur 10 à reconnaitre le bon rapport qualité prix des françaises. C’est 2 fois plus qu’en 2014.

Des constructeurs au bord de la rupture

Sauf qu’aujourd’hui il pourrait y avoir une pénurie de voitures neuves. Selon certaines estimations plus d’un million de véhicules manqueraient à l’appel dans le monde rien qu’au 1er trimestre de cette année. Par exemple Stellantis, le groupe franco-italien aux 14 marques, vient d’annoncer que près de 200 000 voitures n’avaient pas pu sortir de ses usines. Tout ça à cause d’un manque de puces électroniques. Claude Cham, le président de la Fédération des industries des équipements pour véhicules, explique qu’une seule usine à Taiwan possède 70% du marché. Pendant le confinement, quand les constructeurs auto ont diminué leurs commandes, les fabricants d’ordinateurs, smartphones et autres télévisions ont fortement augmenté les leurs. Maintenant que les constructeurs sont revenus, il n’y a plus de puces électroniques pour eux.

Pour Claude Cham, il faudrait que ce soit l’occasion de retravailler sur le « juste à temps », le « flux tendu », et sur la relocalisation de certaines usines. L’Europe se penche, actuellement, sur la question pour ne plus être dépendante des importations notamment sur ces puces qui posent problème.

800 000 visiteurs bien réels au salon de l'auto de Shanghaï

Mais toutes ces considérations n’ont pas empêché les Chinois de faire "comme avant", en organisant un salon de l’auto fin mai.

12 halles d'exposition, 1 millier d'exposants et plus de 810 000 visiteurs. Un rendez-vous comme avant donc, avec de vraies voitures exposées devant de vrais gens. Il y avait une multitude de concept-car ou encore de 1ères mondiales. Et les tendances lourdes n’ont pas changé, avec de gros SUV et si possible 100% électrique. Les concepts-car, par exemple, Toyota BZ, Lexus LF Z ou encore Audi A6 etron concept étaient toutes dans ce format.

En revanche ce qui n’est pas une étude, mais bien un nouveau modèle, c’est la C5X de Citroën. Un mélange de berline, suv, break, un peu des trois... Les avis risquent d’être assez tranché dans un sens ou dans un autre sur ce design.

En Europe, le prochain rendez-vous devrait être en septembre à Munich. Quant au mondial de l’auto, devenu Paris Motor Show, il est prévu à l’automne 2022 après avoir été annulé l'an dernier.