Les droits de douane américains bouleversent les constructeurs automobiles
17 avril 2025

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Trump et son administration annoncent chaque jour de nouveaux droits de douane. Et le secteur automobile en Europe est fortement impacté.
L’objectif pour les USA est de contrer le déficit commercial automobiles (270 milliards de dollars en 2023) avec l'Europe. C'est donc 25 % de droits de douane supplémentaires pour les voitures importées aux Etats-Unis qui s'appliquent. Les pièces détachées sont également concernées. Selon Thierry Mayer, professeur à Sciences Po et conseiller scientifique au Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII), ces mesures sont un retour en arrière : "Tout ce qui est exportation est une bonne chose. Tout ce qui est importation est une mauvaise chose. Les Etats-Unis reviennent à une protection douanière plus haute que dans les années 30."
Impact économique mondial
Le Canada et le Mexique sont également très impactés. Beaucoup de constructeurs ont des usines implantées au Mexique et au Canada, comme le français Stellantis. Le Japon et la Corée du Sud sont également très exposés. Pour la Corée du Sud, la moitié des exportations automobiles se font aux Etats-Unis. La Chine, quant à elle, est plus épargnée puisque seulement 2% de sa production est exportée aux USA.
En 2024, l’UE a exporté 757 000 voitures neuves aux USA pour un chiffre d'affaire de 39 milliards d’euros soit 22% de ses exportations. "L'Union européenne est directement visée. 25%, c'est un très gros droit de douane" confirme Thierry Mayer.
La France, de son côté, paraît très peu exposée car 0.1% des importations automobiles américaines est d’origine française (Trade Map en 2023).
Quel coût pour le consommateur ?
Toujours selon Thierry Mayer, c'est surtout le porte feuille des américains qui risque de souffrir : "Selon de très nombreuses études, les entreprises répercutent les augmentations de droits de douane sur le consommateur. Donc les prix vont augmenter de 20 à 25%". Le marché automobile restant intracontinental, les consommateurs européens et français ne seront que marginalement impactés.