Les Jeux olympiques d'Albertville fêtent leurs 30 ans

La cérémonie d'ouverture, orchestrée par le chorégraphe Philippe Decouflé, fut l'un des moments les plus marquants de cette olympiade. Côté sport, on se souvient de la descente épique de Franck Piccard à Val d'Isère, de la médaille d'or d'Edgar Grospiron en ski de bosses ou encore du duo français de combiné nordique avec Fabrice Guy et Sylvain Guillaume. Inoubliables aussi, les larmes d'une jeune patineuse de 17 ans, Laetitia Hubert sur la glace de la halle olympique.

Autoroute INFO a recueilli les témoignages de plusieurs de ces athlètes mais aussi, plus largement, des bénévoles et des habitants de la cité savoyarde pour qui ces olympiades n'ont pas pris une ride.  

Les habitants d'Albertville restent nostalgiques

C'était il y a trente ans mais les souvenirs demeurent bel et bien présents dans l'esprit des habitants de la ville savoyarde. De l'annonce de la désignation d'Albertville pour organiser les Jeux en 1986 par le Comité international olympique jusqu'à la cérémonie d'ouverture, des exploits sportifs jusqu'à la clôture de cette olympiade. Les habitants se remémorent avec émotion cette ambiance bon enfant avec les délégations étrangères dans le centre-ville ou sur les différents sites dans les stations de Tarentaise. Conscients aussi que l'organisation de ces Jeux a permis à la Savoie de gagner en modernité. C'est en effet grâce à cet évènement international que la route nationale 90 est passée à 2x2 voies entre Albertville et Moutiers mais aussi qu'ont été construites les autoroutes A43 et A430 entre Chambéry et Albertville, ainsi que l'A49 entre Valence et Grenoble. 

Un musée pour se rappeler et se projeter dans l'avenir

S'il est un lieu à visiter à Albertville, c'est le "Tremplin 92" ! Installé au rez-de-chaussée de la halle olympique, c'est le musée des Jeux, mais pas seulement. Il regroupe les principaux objets (médailles officielles, tenues et même un bobsleigh) et les enregistrements des moments historiques de cette quinzaine olympique. Il permet aussi de se figurer à quel point Albertville et la Tarentaise ont été transformés grâce aux Jeux. Comme un accélérateur de particules qui se poursuit encore aujourd'hui. Ce coin de Savoie est en perpétuelle évolution.

Le directeur de ce Tremplin 92, Ludovic Bertagnolo, participe d'ailleurs à l'élaboration des moments forts qui marqueront ce 30e anniversaire. Une expo d'objets uniques des Jeux sera accessible au printemps dans une aile du musée entièrement dédiée. Le Tremplin 92 va projeter les cérémonies d'ouverture et de clôture à la halle olympique jusqu'au 6 mars. Enfin, en novembre prochain, on commémorera cette histoire des JO dans la rue principale d'Albertville avec le festival "Neige et glace" (26 et 27 novembre) et une reconstitution grandeur nature.

L'impressionnante collection de Frédéric Fialet

Il n'aura pas attendu trente ans pour constituer sa propre collection d'objets estampillés Albertville 92. Frédéric Fialet a commencé à recueillir et à acheter des objets olympiques sitôt terminé son rôle de bénévole durant l'évènement. Il était chargé du contrôle d'accès à la patinoire d'Albertville et en garde un souvenir indélébile. A tel point qu'aujourd'hui, il détient près de 10.000 reliques : costumes, skis, assiettes, cartes d'accréditations, panneaux routiers, briquets, cartes et plus de 1000 pin's ! 

Et il continue de chercher quelques pièces rares à travers le monde. Une salle entière regorge de ces objets en tous genres à l'étage de sa maison. Certains viendront d'ailleurs orner les vitrines du Tremplin 92 le temps de l'expo temporaire. 

Des sportifs entrés dans la légende

Ils auront marqué à leur façon l'histoire de ces Jeux. En 1992, Franck Piccard est au sommet de son art : le ski de descente. Il est persuadé qu'il a toutes les armes pour remporter la médaille d'or. Le 9 février, il s'élance sur la célèbre face de Bellevarde à Val d'Isère. Malgré une belle course, il échoue face à l'autrichien Patrick Ortlieb pour cinq centièmes de secondes et pas mal de regrets.

Encore moins chanceuse, la patineuse Laetitia Hubert. Elle n'a que 17 ans lorsqu'elle participe à ses tous premiers Jeux. Elle surprend les juges et les spectateurs lors de son passage dans le programme court sur la patinoire de la halle olympique. Elle termine cinquième et peut espérer un podium. Mais à son second passage, la jeune femme perd ses moyens. Elle enchaine les fautes et les chutes. Complètement tétanisée par l'évènement, elle terminera 12e mais gagnera le coeur des Français. Trente ans plus tard, Laetitia Hubert entraine les jeunes espoirs de sa discipline dans cette même patinoire d'Albertville. Franck Piccard, lui, gère ses boutiques dans la station des Saisies. Ils auront, comme beaucoup d'autres, marqué l'histoire de ces Jeux d'Albertville 1992.

A l'automne dernier a été évoquée l'idée d'une prochaine candidature en Rhône-Alpes pour organiser de nouveaux les jeux d'hiver. Reste à voir si l'idée fera son chemin ou si Albertville restera encore longtemps la dernière ville a avoir accueilli cet évènement en France.