Recherches archéologiques sur le chantier de la future A79
2 novembre 2020
SEMAPHORE
Des recherches archéologique sont actuellement effectuées sur le chantier de la future A79. Pour en savoir plus, Xavier Ferrand s'est rendu près de Moulins-sur-Allier, sur l'actuelle N79.
Visite sur le chantier de fouilles de l’A79
C’est à Toulon-sur-Allier que nous avons découvert le site « D17 », l’un des secteurs où les archéologues travaillent. Mais avant de voir ce qu’ils y font, Xavier Bonnot, de la société Alliae, qui construit l’autoroute A79 nous explique pourquoi il y a des fouilles :
« En fait, il y a une loi de 2001, codifiée dans le code du patrimoine, qui dit qu’un aménageur doit soumettre aux services de l’Etat ses emprises. Et le service régional d’archéologie, qui est un service de la Drac, la Direction régionale des affaires culturelles, prescrit ou non des diagnostics d’archéologie préventive. Les conséquences sont surtout en termes de délais et d’organisation de travaux. Après cette première phase de diagnostics, si les archéologues trouvent des vestiges suffisamment intéressants, le Service régional d’archéologie peut prescrire une fouille, qui est la 2e phase de l’archéologie préventive. Dans ce cas, cette fouille peut engendrer évidemment des délais supplémentaires et décaler le démarrage des travaux dans certaines zones »
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Les archéologues sur le site de fouille
Nous quittons les bureaux pour aller retrouver, sur le site, Gabriel Rocque, du Service d’archéologie préventive du département de l’Allier :
« On est engagé actuellement dans la phase que l’on appelle le diagnostic. C’est-à-dire que l’on a pour mission d’évaluer le potentiel archéologique d’un terrain, avant que les travaux ne viennent détruire d’éventuels vestiges. Donc, notre objectif, c’est de pouvoir vérifier s’il y a présence de vestiges ou non. S’ils sont présents, on va chercher à évaluer leurs emprises, leurs datations. Et nous allons commencer à les interpréter : est-ce qu’il s’agit plutôt d’habitats, d’une zone funéraire, ou encore d’ateliers… Quand on arrive sur un terrain, on sait que le terrain a une superficie donnée. Nous devons sonder environ 10% de la surface totale du terrain. Pour cela, on réalise des grandes tranchées à la pelle mécanique. Quand on trouve des vestiges archéologiques, on s’arrête sur ceux-ci et on les étudie manuellement. Le panel d’outil de l’archéologue est un peu plus vaste que la petite cuillère et la brosse à dent, même si effectivement cela en fait partie... On utilise aussi les pelles, les pioches, les truelles. L’outil de prédilection de l’archéologue reste la truelle. Et donc effectivement l’objectif c’est de dégager les vestiges petit à petit. Donc en fonction de la fragilité des vestiges, on utilise des outils différents. »
Des bâtiments gallo-romains mis au jour
Nous nous rendons près d’une tranchée, que nous décrit Gabriel Rocque : « En face de nous, nous avons les fondations d’un mur, qui a été complètement détruit, mais il reste les pierres qui constituent les fonds des fondations. Donc là, on est a priori sur un bâtiment gallo-romain… Peut-être, comme lors des fouilles de 1979, sur un habitat de potier. On est donc plutôt en présence d’habitats modestes. »
Nous nous décalons un peu pour voir ce qu’il se passe lorsque l’on a terminé de fouiller la tranchée. Gabriel Rocque : « Une fois que l’on a fini d’étudier les tranchées, on les rebouche. Donc quand on trouve des vestiges, on va dérouler un bidim pour les protéger. C’est une espèce de toile assez fine qui laisse passer l’humidité. De manière à ce que l’on puisse retrouver facilement les vestiges en cas de nouvelle fouilles. »
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Au Service archéologique de l’Allier
Nous quittons le site pour aller au Service archéologique de l’Allier, pour voir ce que deviennent une partie des vestiges trouvés sur le site « D17 ». Pour nous guider, Rodrigue Guillon, géomorphologue :
« La géomorphologie, c’est l’étude des paysages. J’aide les archéologues à comprendre comment le paysage a évolué au cours du temps. La plupart des vestiges liés, par exemple, à la céramique sont ramassés, collectés, mis en sachets et bien identifiés et localisés sur le site. Une fois arrivées au laboratoire, ils sont nettoyés, puis étudiés par un spécialiste, un céramologue qui connaît bien cette période donnée. Vu l’ampleur de ce projet et des découvertes qui sont faites, il faut espérer qu’il y ait quelque chose qui soit exposé, mais ce n’est pas de notre ressort. »
Ce suivi sera ensuite assuré par le SRA, le service régional d’archéologie.