A Saint-Gervais Mont Blanc, un train pas comme les autres

Soudain, le sifflet du train se fait entendre au loin. Sur le quai ensoleillé de la petite et charmante gare, la famille de Christophe se lève tranquillement et s’approche des voies. Au ralenti, apparaît alors le tramway aux allures de train touristique composé de deux rames neuves, siglées du département de la Haute-Savoie.
Une fois les passagers embarqués et les portes fermées, le sifflet résonne à nouveau : c’est l’heure de partir pour 45 minutes de trajet à vitesse réduite, jusqu’à l'arrêt Bellevue.
Pendant ce trajet hors du temps, je fais connaissance avec Christophe, venu avec sa femme et leurs deux enfants. « C'est une première. C'est quelque chose qu'on voulait faire pour faire connaître aux enfants et pour voir le paysage » explique le père de famille.
A côté, les deux adolescents semblent ravis « Ça va être cool, il fait beau et la vue sera belle » nous glisse l’un deux. « En plus, le train a l'air neuf, on est bien dedans. » conclut son frère. La famille réside à Chantilly, dans l'Oise. « On vient régulièrement faire du ski et on change de station à chaque fois. On est venu en voiture, soit environ dix heures de trajet. Ça a bien roulé » détaille Christophe, le papa.

Tout au long du trajet, les passagers admirent le paysage défiler lentement. Certains prennent beaucoup de photos quand d’autres photographient uniquement avec leurs yeux.
Quarante-cinq minutes plus tard, le train s’arrête, terminus, tout le monde descend ! 
Aziz est conducteur mécanicien depuis 9 ans ici : « On est à 1800 mètres d'altitude. L'été on monte à 2400 mètres. Pour des raisons de sécurité, à cause des couloirs d'avalanches, nous ne montons pas plus haut l’hiver, comme aujourd’hui », explique-t-il.

En cette période de vacances scolaires, beaucoup de touristes empruntent le train, mais son usage est aussi destiné à la poignée de personnes qui vivent perchées en altitude à l’année : « Nous transportons sur la ligne des résidents. Ils sont une centaine à Motivon, une cinquantaine sur Les Céllières, il y a aussi le Perchoir… ». Un moyen de transport indispensable pour ses habitants pour qui ce train représente l’unique accès l’hiver. « Il font leurs courses, ils montent avec leurs bagages, on les connaît à force, c’est une ligne un peu spéciale. »  conclut Aziz, au moment de devoir redescendre à la gare principale, 1800 mètres plus bas.
Puis, une heure plus tard, avant de prendre le dernier train de la journée, je retrouve la famille de l’Oise : « C’était une belle halte, un instant revigorant avant de continuer à skier demain. La vue est superbe sur les Houches et sur la vallée de Chamonix » nous glisse Christophe tout sourire. Saint-Gervais-Mont-Blanc est accessible par la sortie 21 de l’A40.