Tunnel du Mont-Blanc : quand les hommes perçaient la montagne
6 novembre 2022
©tmb
En 1959 débutaient les travaux de percement du tunnel du Mont-Blanc, en Haute-Savoie. Retour sur ce chantier titanesque avec le reportage de Roald Billebault.
Tout au bout de l’A40 et de la RN205, en Haute-Savoie, le tunnel du Mont-Blanc permet de relier la France à l’Italie, entre Chamonix et Courmayeur, en une petite quinzaine de minutes. Long de 11,6 km, il est le deuxième tunnel routier le plus long de France, juste derrière un autre tunnel transalpin, celui du Fréjus. Et si aujourd’hui cela parait simple, presque anodin, de traverser les Alpes en quelques minutes, il aura fallu du temps, de la sueur et des larmes pour percer la montagne.
La charte qui officialise le percement du tunnel est signée en mars 1953. Il faudra attendre encore quatre ans pour que les parlements français et italien entérinent définitivement le projet.
En janvier 1959, les travaux débutent côté italien. Ce sera en juin de la même année côté français. A charge pour les ouvriers de percer de chaque côté 5800 mètres de granit pour faire la jonction, tout cela dans des chaleurs accablantes.
Pour venir à bout de millions de tonnes de roche, les ouvriers sont aidés du Jumbo, sorte de pachyderme d’acier équipés de seize perforatrices reparties sur quatre étages. En chiffre, le tunnel du Mont-Blanc, c’est un million de roche extraite, 1200 tonnes d’explosifs pour 400.000 coups de mines et 230.000 m² de béton pour habiller l’ensemble.
Des travaux qui ont également eu un cout humain : en 44 mois de travaux, 22 hommes perdirent la vie.
Le 14 aout 1962, à 11h31 précises, le dernier rocher qui séparait les équipes française et italienne est abattu sous les acclamations. Il faudra encore trois ans pour achever totalement ce chantier titanesque. Et c'est le 16 juillet 1965 que le tunnel est inauguré en grande pompe par le général de Gaulle et son homologue italien. L’ouverture au public débute trois jours plus tard dans l'enthousiasme le plus total.
57 ans après son ouverture, le tunnel du Mont-Blanc accueille en moyenne 5000 véhicules par jour.