Voyage éclectique en Provence-Alpes-Côte d'Azur

CMN en PACA

Mont-Dauphin - Cap Moderne - Villa Kérylos - Abbaye du Thoronet - Abbaye de Montmajour - Site archéologique de Glanum © Géraldine Milliat

Que diriez-vous d'un périple permettant une rétrospective architecturale et historique entre le 2e siècle avant notre ère, le Moyen Âge, la période du Grand Siècle ou encore la Belle époque ? Pour cela, Autoroute INFO s'est expatriée dans le sud de la France dans le but de vous faire découvrir quelques sites gérés par le Centre des monuments nationaux.

Paragraphes
Étape 1 / Place forte de Mont-Dauphin (Hautes-Alpes)
0:00
/

Étape 1 / Place forte de Mont-Dauphin (Hautes-Alpes)

A la fin du 17e siècle, après une attaque en règle commandée par Victor-Amédée II de Savoie, Vauban est appelé à la rescousse par le roi Louis XIV pour améliorer la défense de la frontière des Alpes avec le territoire italien. Cet ingénieur militaire choisit alors le plateau des Mille Vents, un promontoire rocheux au milieu d'un cirque de montagnes, pour construire non pas un simple fort militaire mais tout un village fortifié. Dans ce territoire escarpé, aux hivers rudes, Vauban souhaite éviter les désertions de soldats en leur proposant des conditions de vie plus agréables grâce aux auberges et aux commerces. La construction de la place forte de Mont-Dauphin débute en 1693 pour s'achever en 1704.

Classée monument historique en 1966, la place forte de Mont-Dauphin est également membre du réseau des sites majeurs de Vauban et est inscrite depuis 2008 sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

© Géraldine Milliat _ Place forte de Mont-Dauphin _ CMN

Place forte de Mont-Dauphin © Géraldine Milliat

Étape 2 / Cap Moderne (Alpes-Maritimes)
0:00
/

Étape 2 / Cap Moderne (Alpes-Maritimes)

La commune de Roquebrune-Cap-Martin dispose d'un site extraordinaire composé de divers bâtiments remarquables.

Tout commence dans les années 1920 lorsque Eileen Gray, designer irlandaise, et Jean Badovici, architecte d'origine roumaine, décident de mener ensemble un projet dont le cahier des charges est de réaliser une maison de vacances pour un homme seul, sportif qui reçoit des amis. Cette villa E-1027 (E, pour Eileen, 10 comme le J, dixième lettre de l’alphabet, pour Jean, 2 pour le B de Badovici et 7 pour le G de Gray), est à la pointe de l’avant-garde.

Le Corbusier, habitué des lieux, y installe en 1952, juste au-dessus de cette petite maison du bord de mer, son Cabanon. Ce petit pied-à-terre est en fait une extension de l'Etoile de Mer, un bar-restaurant appartenant à un certain Robert Rebutato. C'est pour lui, sur le même terrain, que Le Corbusier construira cinq unités de camping, offrant un panorama éblouissant sur la baie. 

© Géraldine Milliat _ Cap Moderne _ CMN

Cap Moderne © Géraldine Milliat

Étape 3 / Villa Kérylos (Alpes-Maritimes)
0:00
/

Étape 3 / Villa Kérylos (Alpes-Maritimes)

A Beaulieu-sur-Mer, à l'extrémité de la pointe de la baie des Fourmis, se dresse la fabuleuse Villa Kérylos. Un endroit idéal pour Théodore Reinach, savant, homme de lettres, politicien et helléniste, de s'y faire construire une demeure grecque de l'Antiquité. Pour réaliser son rêve, il fait appel à Emmanuel Pontremoli, architecte Grand Prix de Rome en 1890.

Il ne faudra pas moins de deux ans pour réunir toute la documentation nécessaire afin d'éviter tout anachronisme flagrant dans l'agencement et trouver la solution pour édifier une résidence destinée à une famille avec six enfants et des domestiques.

La construction débute en juillet 1902 et s'achève en 1908. Six années seulement pour non pas réaliser une réplique mais concevoir une demeure qui est une réinvention de l'Antiquité au début de 20e siècle. La Villa Kérylos est complètement contemporaine et dispose de tout le confort de la technologie de la Belle Époque, le tout soigneusement dissimulé.

© Géraldine Milliat _ Villa Kérylos _ CMN

Villa Kérylos © Géraldine Milliat

Étape 4 / Abbaye du Thoronet (Var)
0:00
/

Étape 4 / Abbaye du Thoronet (Var)

Au cœur de l’arrière-pays varois, dans un vallon verdoyant, l’abbaye du Thoronet est l’une des "trois sœurs provençales", avec les abbayes de Sénanque et Silvacane.

Au 13e siècle, elle abrite une vingtaine de moines et quelques dizaines de convers, frères laïques affectés à l’exploitation des domaines ruraux. Grâce à des dons provenant des comtes de Provence et de familles fortunées locales, la communauté religieuse se constitue un riche patrimoine foncier. Mais l'abbaye est en déclin moins de deux siècles plus tard.

Fermée à la Révolution française, les six derniers moines encore présents partent en 1791 et l'abbaye est vendue comme bien national à des propriétaires privés qui l’utilisent alors comme exploitation agricole.

Mais au-delà de son histoire tourmentée, les proportions harmonieuses de l'église abbatiale du Thoronet, ainsi que le calcaire utilisé pour sa construction, sont en partie à l'origine de son acoustique si particulière et unique au monde.

© Géraldine Milliat _ Abbaye du Thoronet _ CMN

Abbaye du Thoronet © Géraldine Milliat

Étape 5 / Abbaye de Montmajour (Bouches-du-Rhône)
0:00
/

Étape 5 / Abbaye de Montmajour (Bouches-du-Rhône)

Aux portes de la Camargue et des Alpilles, tout proche de la ville d'Arles, se dresse l'imposante abbaye bénédictine de Montmajour. Son histoire s'étire sur dix siècles, dont huit liés à l'architecture proposant différents styles sur un même lieu, mêlant ainsi préroman, roman, gothique et classique avec le palais Saint-Maur.

Après deux siècles d'apogée, c'est le début de la décadence au 14e avec la famine, la peste et aussi la guerre de Cent ans. Pour y remédier, la communauté mauriste vient à sa rescousse. S'en suivent un renouveau spirituel mais aussi une renaissance architecturale. Cependant, treize ans seulement après la fin de ces travaux, c'est la Révolution française. L'abbaye est alors vendue comme bien national et le monastère Saint-Maur en subit de graves conséquences.

Grâce à Prosper Mérimée, l’abbaye est sauvée après son classement dans la liste des monuments historiques : en 1840 pour sa partie médiévale et en 1926 pour l'ensemble mauriste.

© Géraldine Milliat _ Abbaye de Montmajour _ CMN

Abbaye de Montmajour © Géraldine Milliat

Étape 6 / Site archéologique de Glanum (Bouches-du-Rhône)
0:00
/

Étape 6 / Site archéologique de Glanum (Bouches-du-Rhône)

A Saint-Rémy de Provence, en plein cœur des Alpilles, se niche un lieu chargé d'histoires. Si pendant très longtemps, un arc et un mausolée, connus sous le nom d'Antiques, étaient les seuls vestiges visibles de Glanum, ce sont les chantiers de fouilles archéologiques entrepris à partir de 1921 qui ont permis de mettre au jour une cité gauloise du 2e siècle avant notre ère, construite autour d'une source guérisseuse et sacrée.

Avec l'arrivée des Grecs en Méditerranée occidentale et des échanges commerciaux avec ce peuple gaulois, la ville s'agrandit avec une certaine hellénisation dans la construction de nouveaux bâtiments.

Cependant la prospérité du site, devenu gallo-grec, va connaitre un nouveau chamboulement avec l'invasion des romains et le début de la conquête de la Narbonnaise. De Glano, l'appellation gauloise, à Glanon durant l’époque grecque, la cité devenue romaine se nomme alors Glanum.

© Géraldine Milliat _ Site archéologique de Glanum _ CMN

Site archéologique de Glanum © Géraldine Milliat