Zones à faibles émissions : quel calendrier pour l'interdiction des véhicules polluants ?

Panneau indiquant l'accès à une zone à faibles émissions

©AutorouteInfo

À partir du 1er janvier 2023, les véhicules les plus polluants seront interdits dans les agglomérations de plus de 150.000 habitants. C'est le principe des Zones à Faibles Émissions qui devraient être mises en place dans 45 agglomérations françaises. Certaines ont déjà testé ce dispositif depuis septembre dernier avant l'arrivée des premières sanctions. 

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Zones à Faibles Emissions : quel calendrier pour l'interdiction des véhicules polluants ?
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Un calendrier national et des additions selon les communes

Le gouvernement a fixé un calendrier pour la mise en place de ces zones à faibles émissions. La première échéance est fixée au 1er janvier 2023, date à laquelle les premières amendes (68 euros) seront distribuées. 

  • À partir de 2023, les véhicules diésel construits avant 2001 (Crit'air 5) ne pourront plus accéder aux Zones à Faibles Emissions
  • En 2024, cette interdiction s'étendra aux véhicules diesel construits avant 2006 (Crit'air 4)
  • En 2025 les véhicules diésel produits avant 2011 et les véhicules à essence construits avant 2006 (Crit'air 3) se verront également interdire l'accès à ces ZFE. 

À ce calendrier, les villes ont ajouté des règles propres. Par exemple, certaines communes s'interrogent sur la nécessité d'étendre cette interdiction aux deux roues qui ne sont pas toujours visés par cette interdiction. 

La métropole de Lyon, par exemple, a choisi de pousser l'interdiction aux véhicules "Crit'air 2" à l'horizon 2026. Tous les véhicules diesel ne pourront donc plus circuler dans le centre ville de Lyon. La ZFE devrait aussi être étendue au-délà du centre-ville pour les véicules Crit'air 5 à Crit'air 3. Une zone qui devrait inclure un périmètre s'étendant jusqu'à la Métropole 6 et la Métropole 7 (M6 et M7) et certaines villes situées en périphérie de Lyon. 

"Pour atteindre les objectifs qualité de l'air on est obligé d'aller jusque-là parce qu'on a un niveau de pollution qui est a peu près équivalent à celui du Grand Paris et on est bien plus pollué que la plupart des agglomérations" Jean-Charles Kohlhaas, vice-président de la métropole de Lyon en charge des déplacements, de l’intermodalité et de la logistique urbaine

 

Une mesure qui fait débat

Des aides sont apportées par l'État pour encourager les habitants de ces métropoles à acheter des véhicules plus propres. Jean Charles Kohlhaas précise d'ailleurs que les véhicules électriques ne sont pas la seule alternative : les véhicules à essence de moins de 12 ans ne devraient pas être impactés par la mesure.  

Si, à Lyon, les élus estiment pouvoir développer suffisamment les transports régionaux pour proposer des alternatives à la voiture individuelle, la mesure fait toujours débat auprès d'associations ou de collectivités qui s'interrogent sur l'application de cette interdiction. C'est le cas notamment du Conseil Départemental de l'Isère qui a demandé le report de 3 ans de la mise en place de la ZFE à Grenoble. Pour le conseil départemental de l'Isère, il faudrait plus de temps pour préparer des solutions alternatives à l'utilisation de la voiture. 

"Ce délai permettrait de mieux définir les dispositifs d’accompagnement pour les habitants et de mettre en place des solutions de mobilité alternatives réalistes à la voiture" affirmait le Président du Département, Jean-Pierre Barbier, dans un communiqué de presse. 

D'autres élus et associations sont plus fermement opposés à la mise en place de ces Zones à Faibles Emissions : "on ne peut pas interdire à quelqu'un qui a acheté légalement sa voiture et qui a passé le contrôle technique anti pollution avec succès d'en faire usage", avance Pierre Chasseray, délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes qui qualifie les ZFE de "bombes sociales".