Amelia Earhart : la pionnière de l'aviation
8 mars 2021
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Retrouvez notre série consacrée aux expéditions extraordinaires. Antoine Aupart nous raconte l'histoire d'une aviatrice hors du commun : la première femme à avoir traversé l'Atlantique en solitaire. Un récit mis en ondes par Anaël Ferrand.
La révélation
En 1920, Amelia a 23 ans lorsqu’elle effectue un baptême de l’air. C’est une révélation ! Désormais, elle aussi veut voler. Elle prend ses premières leçons au début de l’année 1921 et achète très vite, grâce à ses économies, un avion : un biplan jaune vif, qu’elle nomme le Canary. Rapidement, elle établit un premier record : le 22 octobre 1922, elle devient la première aviatrice à atteindre une altitude de 4300 mètres. C’est alors que lui vient l’envie de devenir pilote pour une compagnie aérienne. On le lui refuse sous prétexte qu’elle est une femme.
Une première traversée de l'Atlantique
En 1927, l’américain Charles Lindbergh, devient le premier homme à traverser l’Atlantique en solitaire et sans escale, en reliant New-York à Paris. Des éditeurs ayant publiés le récit de cette traversée souhaitent désormais organiser un vol à bord duquel se trouverait une femme, pour devenir la première à traverser l’Atlantique en avion. Amelia Earhart est contactée en 1928. Elle accepte le défi, mais ne pilotera pas. Il est décidé qu’un homme sera aux commandes de l’appareil.
Le 17 juin 1928, Wilmer Stoltz, le pilote, Louis Gordon, le mécanicien, et Amelia Earhart décollent de Terre-Neuve, au Canada, et se posent 20 heures et 40 minutes plus tard, au pays de Galles. Amelia aura eu la seule mission de tenir le journal de bord… Elle n’en devient pas moins une aviatrice célèbre et est acclamée lorsqu’elle arrive en Angleterre. L’une des premières questions qu’il lui est posée est « quels vêtements portiez-vous pendant le vol » …
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Une deuxième traversée... en solitaire
Frustrée de son rôle mineur pendant la traversée, la pilote veut désormais devenir la première femme à traverser l’Atlantique en avion et en solitaire.
Je voulais me prouver à moi-même. Je voulais prouver que je méritais au moins une petite part de toutes les choses gentilles que l’on a dites à mon sujet. Il y avait d’autres raisons plus fortes que celle-ci… Simplement prouver que les femmes peuvent accomplir la plupart des choses que les hommes accomplissent.
Amelia se prépare. Elle vole à travers les Etats-Unis, enchaine les exploits, établit de nouveaux records. Elle se forme à la mécanique, au vol aux instruments, à la cartographie et à la météorologie. Et en 1932, elle est prête.
Le 20 mai, elle décolle de Terre-Neuve à 19 h 12. Les débuts sont difficiles avec notamment certains de ses instruments qui tombent en rade. Mais après un vol de 14 heures et 56 minutes, elle se pose dans un champ sans savoir où elle se trouve. Amelia a en fait atterri en Irlande du Nord. Elle devient la première femme à traverser l’Atlantique aux commandes d’un avion, et simplement la deuxième personne à réussir cet exploit en solitaire.
En 1935, elle devient également la première à réussir, en solitaire, un vol entre Hawaï et la Californie.
Mais Amelia Earhart ne veut pas s’arrêter là… Désormais, c’est un tour du monde qu’elle veut tenter.
Le dernier voyage
Ce tour du monde, elle ne le fera pas seule. Elle sera accompagnée de Fred Noonan, son navigateur. Tous deux décollent de Porto Rico le 1er juin 1937. Ils gagnent le Venezuela, puis le Surinam, le Brésil, traversent l’Atlantique et rejoignent le Sénégal. Ils traversent l’Afrique, puis l’Asie, rejoignent l’Australie et se posent ensuite en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Earhart et Noonan se préparent désormais à traverser le Pacifique. Leur première escale doit se faire sur la minuscule île d’Howland, à 4000 km de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. L’île est tellement petite, qu’elle ne se trouve même pas sur leur carte. Pour les aider à la repérer, un bâtiment de la marine américaine, l’Itaska, se positionne au large d’Howland pour émettre, durant le vol, des signaux radio afin de faciliter la localisation de l’île.
Amelia décide d’alléger l’avion, ce qui permet d’ajouter du carburant. Elle laisse de côté plusieurs centaines de kilos de matériel, dont ses fusées de détresse.
Le 2 juillet 1937, Earhart et Noonan décollent. Après 7 h 30 de vol, tout se passe bien. Mais ensuite, l’avion a du mal à localiser l’Itaska, le navire américain. Amelia Earhart, Fred Noonan et leur avion disparaissent. Ils ne seront jamais retrouvés.
Avant de partir, Amelia avait écrit une lettre à son mari, au cas où elle ne reviendrait pas. Elle écrit :
Tu sais que je connais les risques... je veux le faire. Comme les hommes, les femmes doivent tenter de réussir et si elles échouent, leur échec doit être un défi pour d'autres femmes.
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