Citroën DS : l'icône des 30 glorieuses

La  DS, véritable vaisseau amiral de Citroën pendant 20 ans, a connu bien des mésaventures avant d'accéder à ce statut d'icône de l'histoire automobile française. Tout commence en 1948. Pierre-Jules Boulanger, président de la marque aux chevrons, lance le projet VGD (pour véhicule de grande diffusion). Son idée ? Remplacer un autre célèbre modèle du constructeur, comme l’indique Patrick Lesueur, historien automobile : “Citroën voulait raccrocher les wagons de la voiture de luxe et cherchait à remplacer la très vieillissante traction avant qui commençait à avoir quelques rides”.

Et Pierre-Jules boulanger veut la DS avant-gardiste. Il fait appel au trio "Bertoni, Lefebvre, Magès" pour la conception du futur étendard de la marque. Et malgré tout le secret savamment orchestré par Citroën autour de la DS, une fuite profite à un magazine spécialisé : “L'Auto journal avait présenté dans son numéro de septembre 1955, tout ce qu'il savait sur la Citroën 56 du salon, ce qui a fâché d'ailleurs beaucoup Citroën. Le journal a été puni pendant plusieurs années d’essais de nouvelles voitures Citroën." 

En octobre 1955, sous les yeux ébahis du public, la DS19 est présentée officiellement au public. 

La ligne, le confort font l'unanimité. Mais la principale nouveauté est bien sûr le système hydraulique choisi par les ingénieurs : ”Le freinage, le changement de vitesse, la direction assistée, la suspension réglable en hauteur par ce même système hydraulique, ça c'est vraiment une grande surprise”.  

Les autres constructeurs sont totalement pris de court, rien n'a en effet été prévu pour contrecarrer les plans de Citroën qui s'offre ainsi un boulevard sur le segment de la voiture de luxe abordable : ”En 1956, qu'est-ce qu'il y a en face ? Renault, sa voiture de luxe, c'est la Frégate, très traditionnelle, un peu archaïque. Et Peugeot a toujours les 403 et 203 7cv”. 

Pour autant, après l'enthousiasme des premières heures, arrive la déception des propriétaires. La fiabilité générale fait clairement défaut. Pire, les concessionnaires maîtrisent mal la technicité de la voiture, en particulier le système hydraulique : “Les clients faisaient un peu les essayeurs ; le réseau n'était pas du tout prêt à prendre en charge la technologie de la voiture”.  

Citroën rectifie néanmoins le tir et fiabilise la DS Les années suivantes. Elle devient voiture ministérielle et présidentielle à partir de 1962 et s'offre une large visibilité sur le grand écran, du Cerveau avec Jean-Paul Belmondo à Fantômas, en passant par les valseuses en 1974. 

En 1974, Citroën présente au Salon de l'auto sa remplaçante, la Citroën CX. La dernière DS sortira des usines en avril 1975. Après s'être écoulé à 1 330 000 exemplaires. Icône des 30 Glorieuses, la DS poursuit aujourd'hui une belle carrière et demeure dans le top 10 des voitures les plus collectionnées en France.  

Si vous avez dans le projet d’investir dans une DS de collection, n’hésitez pas à écouter aussi notre guide pratique ci-dessous.