Comment évoluent nos habitudes de transport ?

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Nos habitudes de déplacement ont changé ces dernières années. Conduite écoresponsable, covoiturage, trajets en autocar, utilisation des transports en communs. Des pratiques toujours plus vertes et plus économiques. Autant de paramètres qui redessinent nos liens avec la mobilité. 

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Comment évoluent nos habitudes de transport ?
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Comme dans de nombreux secteurs, les usages changent au fil du temps et cela s'applique aussi à notre façon de nous déplacer. Depuis plusieurs mois, face à l'augmentation des prix du carburant, le nombre de trajets effectués en covoiturage explose. Nicolas Michaux, porte-parole de BlaBlaCar, l'affirme :

“La première raison qui pousse les conducteurs à se mettre au covoiturage, c'est toujours l'argument économique. Par exemple, sur un Paris-Rennes en covoiturage, un conducteur va économiser environ 30€ par passager qu’il va transporter. Cela représente des économies conséquentes. Ensuite, on va retrouver l'aspect social. Ça permet de ne pas faire la route tout seul et de faire des rencontres. L'aspect écologique se développe aussi de plus en plus. Et puis, cela permet d'éviter de faire des correspondances à rallonge, de permettre d'aller directement d'un point A à un point B."

Au volant, les conducteurs changent aussi progressivement leurs habitudes en adoptant les principes de l'écoconduite. Jean-Luc Regard est directeur des centres Centaure, spécialisés dans la formation à la sécurité automobile.

Les enjeux sont de trois natures. Le souci de l'économie - on va chercher à consommer le moins de carburant possible - celui de l'écologie, et le troisième enjeu, c'est la sécurité routière

Pour lui, Il convient d'éviter les accélérations et les freinages brusques, au profit d'une conduite apaisée et stable. "Lorsqu'on va démarrer, on va lancer le moteur et tout de suite chercher à monter les vitesses, de manière à pouvoir les faire progresser en restant à bas régime, ce qui évite d'avoir à puiser dans le carburant et d'aller chercher une consommation trop importante.” 

L'écoconduite, comme son nom l'indique, va donc permettre de réaliser des économies intéressantes. “On peut considérer qu'en roulant à 120 km/h sur l'autoroute au lieu de 130, on va économiser quinze kilowatts, ce qui veut dire qu'on va économiser un litre de carburant pour 100 km. On associe à cela l'écologie, c'est à dire qu'on va évidemment contribuer à rejeter moins de CO2.” 

Parmi les solutions qui s'offrent aussi aux voyageurs pour se déplacer à moindre coût, l'utilisation de transports partagés, à l'image des autocars longue distance. Et parmi les opérateurs du secteur, BlaBlaCar est l’un des leaders de ce marché. Nicolas Michaux est le porte-parole de l'entreprise :

“Aujourd'hui, le marché de l’autocar en France est vraiment installé. C’est devenu une habitude pour beaucoup de français, notamment pour, on l'a dit, faire des trajets à bas coûts entre des grandes villes, mais aussi pour faire des trajets qui ne sont parfois pas desservis. Ce marché continue de se développer, notamment vers des destinations de plus en plus internationales.” 

Des habitudes qui ont aussi évolué dans les villes

"Notamment après la crise du COVID-19". C'est en tout cas ce qu'analyse Laurent Calvalido, directeur général de Keolis Dijon Multimodalités, qui exploite le réseau de transports en commun de la métropole :

“La crise COVID a durablement changé les habitudes de déplacement, principalement avec le facteur télétravail. Ce qu'on observe aujourd'hui, c'est qu'on est à peu près à 90% du niveau de fréquentation dans les transports en commun bus et tram, de l'année 2019. A contrario, on observe plutôt une augmentation des déplacements dans la vie courante liée à d'autres motifs, type loisir, plutôt de courte distance, d'où le fait que l'on travaille chez Keolis sur l'ensemble des modes de déplacement, notamment les mobilités actives telles que la marche.” 

Laurent Calvalido nous a enfin rappelé quelles sont, selon lui, les raisons qui incitent à utiliser les réseaux de transport en commun en ville : 

“Je pense que la première, c'est vraiment la qualité du niveau d'offre qui est proposée. La régularité, la fréquence, l'amplitude et la certitude de disposer d'une solution de transport fiable, qui arrive à l'heure et offre un temps de trajet rapide, parce qu'il y a aussi la concurrence avec la voiture. On voit aussi beaucoup d'autres considérations. L'écologie devient un sujet important et peut être un élément de changement des habitudes chez beaucoup d'habitants qui souhaitent rendre leurs déplacements plus propres. Effectivement, prendre les transports en commun aujourd'hui, c'est le mode le plus propre, qu'il s'agisse du tramway ou des bus, que l'on change progressivement pour des bus hydrogènes” 

Les nouvelles motorisations continuent de se développer, notamment celles des véhicules électriques et hybrides rechargeables, dont les parts de marché atteignaient près de 20% au début de l'année.