Comment se passe une intervention sur accident ?
28 octobre 2022
© Adobe Stock / Piman Khrutmuang
Cette semaine, le dossier de la rédaction s’intéresse aux personnes qui interviennent sur les voies lors d’un accident sur autoroute. Pompiers, gendarmes, dépanneurs ou agents autoroutiers, ils ont tous un rôle bien précis à jouer.
Quand un accident survient sur autoroute, vous en êtes très vite informés grâce à Autoroute INFO. Et, pendant ce temps, sur le terrain, différents organismes interviennent. Parmi eux, les agents autoroutiers. Leur rôle est essentiel car ils sont bien souvent les premiers arrivés sur les lieux. Kevin Durand est chef d’équipe viabilité pour le réseau AREA, basé sur le site de Nances, en Savoie. Il nous explique le rôle du patrouilleur : “Notre premier rôle, c'est de sécuriser les lieux. Ensuite, nous correspondrons avec les gendarmes et les pompiers. Il faut savoir que les pompiers sont les chefs d'opération de secours, ce sont eux qui prendront les décisions importantes. Et nous travaillons tous ensemble afin de rétablir la circulation au plus vite dans un contexte normal.”
Ce sont des moments où on a l'habitude de travailler ensemble. Adjudant-chef Philippe Golec
Les agents sont généralement suivis des pompiers qui doivent faire attention aux spécificités de l’autoroute. L'adjudant-chef Philippe Golec travaille au service intervention du SDIS (service d’intervention et de secours) de la Savoie : “Aussi bien sur l'autoroute que sur les autres routes, nous restons vigilants à tout ce qui est un danger lié à l'automobiliste ou aux personnes qui regardent ce qui se passe plutôt que de veiller à leur conduite, car ils deviennent dangereux pour nous.”
Cette attention reste en place le temps de l'intervention, comme le souligne l’adjudant-chef Philippe Golec : “Dans notre travail, il y a des gens qui vont se focaliser sur la personne, pour la prendre en charge. Il y aura toujours une personne qui va veiller à la sécurité collective de l'ensemble et s'assurer que rien de grave ne se passe autour de cette zone.”
Autres services présents sur les lieux, les forces de l’ordre. Policiers, gendarmes ou CRS suivant la zone. Leur rôle est multiple. Bien sûr, ils assurent la sécurité de l’intervention, mais ils assurent également le rôle de l’enquêteur. Le capitaine Christophe Gaudin est gendarme, et le commandant en second de l’escadron de sécurité routière de la Savoie : “Quand le gendarme intervient sur un accident de la route, son travail est de procéder à des investigations, de relever tout un tas d'éléments. Ils vont pouvoir permettre ensuite aux différentes autorités ou aux différentes personnes qui ont besoin de connaître la suite de cet accident, de monter une procédure accident qui va reprendre l'ensemble des éléments.”
Une coordination essentielle
Cela fait donc beaucoup de monde qui travaille en même temps. La coordination devient alors primordiale, reconnait l’adjudant-chef Philippe Golec : “Ce sont des moments où on a l'habitude de travailler ensemble. Il y a rarement des points d'échauffement. Il y a plus de problèmes de tension liés aux besoins de nos pratiques où par moments, on aurait besoin de faire couper la route et en fonction des ordres des trafics, il est difficile de le faire. C'est là que le travail interservices doit se mettre en place et que la discussion doit être lancée pour savoir comment on peut faire, pour sortir rapidement de cette voie où on a un accident.”
Pour terminer l’intervention, il faut également évacuer les véhicules accidentés et c’est le rôle du dépanneur. Ils attendent généralement en retrait avant de pouvoir passer à l’action, comme le relève Cedric Farelle, responsable de la centrale d’appel de Reda dépannage, en Isère : “Une fois qu'on lui a donné le feu vert et que tout le monde est en sécurité (c'est bien évidemment la priorité) le dépanneur procède au remorquage du véhicule. Soit un remorquage classique sur plateau, quand c'est un accident on va dire 'basique', soit il peut y avoir une opération de grutage, notamment pour les véhicules encastrés ou passés derrière les glissières sécurité ou derrière les terrepleins en béton.”
Si nous avons neutralisé la voie, c'est que c'était vraiment nécessaire. Kevin Durand
Une fois les personnes et les véhicules évacués vient le moment crucial pour les agents de l’autoroute comme le précise Kevin Durand : “Quand vous voyez le fourgon, mais qu'il n'y a plus de pompiers et de gendarmes, il faut savoir que des agents restent sur place pour procéder au nettoyage de la chaussée pour rendre une chaussée propre, telle qu'elle l'était avant l'accident. Il faut enlever les taches d'huile, mettre de l'absorbant, enlever les débris qui peuvent s'y trouver et ensuite, les agents déposent le balisage. C'est le moment où c'est le plus compliqué puisque les clients, de manière générale, ne comprennent plus pourquoi cette voie est neutralisée. Donc s'il vous plaît, respectez les fourgons que vous voyez en train de débaliser. Et sachez une chose, c'est que si nous avons neutralisé la voie, c'est que c'était vraiment nécessaire.”
L'enquête continue après l'accident
L’accident est alors fini sur le terrain mais n’est pas clos pour autant. Notamment pour les gendarmes. Le capitaine Christophe Gaudin précise : “Il y a toute une enquête derrière, avec une procédure et évidemment tous ces éléments qui ont été recueillis, les auditions qu'on doit mener sur les témoins, les personnes impliquées, tout cela, forcément, ça prend du temps. Cela nécessite une enquête derrière qui fait que cette procédure, ensuite, permettra aux différentes autorités ou aux personnes ayant besoin d'en connaître les détails d'avoir un dossier complet sur la survenue de de ces évènements.”
Pour permettre ces investigations, les véhicules doivent être disponibles chez les dépanneurs. Cedric Farelle ajoute : “Le véhicule peut être éventuellement mis sous réquisition, sur la décision de l'équipage gendarmerie ou police qui était sur place. Ensuite, le véhicule est donc placé chez nous en réquisition, dans l'attente d'une enquête. Une fois, les scellés levés, le véhicule va reprendre le même parcours qu’un véhicule accidenté. C'est-à-dire soit réparation s'il est jugé réparable, soit récupération par un épaviste s'il est déclaré épave.”
C’est ce qui va venir clôturer l’intervention sur cet accident. Un travail de coopération entre tous les intervenants pour assurer la sécurité sur place en limitant le plus possible la gêne au trafic.