Des remous dans l'affaire des rappels d'airbags

Explosion d'airbag

© Caito / Adobe Qtock

Dans l'actualité, nouveau rebondissement dans l'affaire des airbags Takata défectueux. Une enquête met en lumière des manquements concernant la chronologie des rappels de véhicules. Adeline Després - Franck Pélissier.

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Des remouds dans l'affaires des rappels d'airbags
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L’enquête de la cellule d’investigation de Radio France parue ce mardi met le feu aux poudres et pointe du doigt le groupe Stellantis concerné avec les Citroën C3 et DS3. Des rappels sont pourtant en cours chez ces constructeurs, avec une mesure inédite, «un stop drive» pour les modèles mis en cause depuis mai 2024, avec injonction de ne plus les utiliser. Contacté, le groupe Stellantis a reconnu avoir manqué d’airbags l’été dernier et de disponibilité des concessionnaires, mais que la situation avait évolué et avoir déjà procédé au rappel de 207000 véhicules sur les 221000 enregistrés, avec une estimation de 258000 modèles en France métropolitaine, au sud d’une ligne Lyon - Clermont-Ferrand, établie comme zone à risque.
Ce qui pêche ici, c’est le rappel tardif de Stellantis, 10 ans après les premières alertes des salariés de Takata aux Etats-Unis. Honda et Toyota ont par ailleurs changé ces airbags entre 2013 et 2015.

Que répond Stellantis sur ces délais ?

Que Takata leur a affirmé que ces airbags dangereux concernaient seulement les Etats-Unis. Que la logistique à mettre en place ensuite était très lourde, que le délai de traitement est très long, les propriétaires concernés mettant du temps à prendre rendez-vous ou tout simplement à aller chercher leur recommandé. Stellantis réfute l’idée d’avoir tardé en raison des coûts à supporter pour ces rappels et affirme avoir provisionné ces comptes.

Que risquent les propriétaires de ces voitures ?

La mort, car le nitrate d’ammonium présent dans ces airbags est instable. Lors de choc, même à faible allure, ces airbags explosent si fort qu’ils projettent des pièces métalliques au visage des conducteurs, provoquant des blessures mortelles ou très graves, comparables à des balles de gros calibre. D’après l’enquête, ils sont suspectés de se déclencher également sans choc préalable, semant le doute dans certains accidents mortels à la cause inexpliquée, ou attribuée en premier lieu à des malaises ou blessures par balles. Sur ce point, Stellantis nous a indiqué ne pas avoir eu de cas constatant cela.

D’après l’enquête, 500000 véhicules toutes marques confondus sont concernés. La liste dressée par l’État est à retrouver ici.
Si vous êtes concernés, prenez-rendez-vous sans délai chez votre concessionnaire. Trente minutes suffisent d’après Stellantis pour changer l’airbag. D’ici 2 mois, le groupe devrait procéder au rappel de ses modèles situés au nord de la ligne Lyon - Clermont-Ferrand. Il devrait aussi rappeler d’autres modèles Citroën ou Opel.  

Affiche de la campagne gouvernementale pour le rappel d'airbags Takata

Affiche de la campagne gouvernementale pour le rappel d'airbags Takata