Entreprendre : SP AUTO surfe sur la passion du véhicule youngtimer

La première chose à préciser quand on parle de youngtimer c’est qu'il faut bien faire le distinguo avec la voiture dite de collection, comme l'explique Sylvain Pichard : "Un  youngtimer c'est un véhicule qui à 20 ans mais qui n'en a pas 30, car à partir de 30 ans on passe le véhicule en terme de collection".

C'est aussi,  poursuit-il, un véhicule qui ne doit pas avoir subi d'importantes modifications : "Il doit être strictement d'origine. Pas de tuning, avec si possible la peinture et le carnet d'origine, un nombre de propriétaires calculable, et se rapprochant le plus possible du modèle initial de l'auto". 

Passionné depuis sa plus tendre enfance par l'automobile, Sylvain Pichard s'est lancé il y a quatre ans dans le segment du youngtimer, un phénomène très en vogue ces dernières années. Il a emménagé récemment dans de tout nouveaux locaux et en a profité pour s'associer avec un garagiste, le but étant de proposer à ses clients un suivi mécanique de leurs précieuses automobiles. Une clientèle - nous confie au passage l'entrepreneur - assez spécifique et souvent en recherche d'une époque révolue : "En terme de client, ce sont des gens qui ont une quarantaine d'années qui veulent faire l'expérience de ce qu'ils n'ont pas pu vivre en étant jeune. Le fait d'avoir une vie de famille, un travail, un salaire, leur permet de racheter ces véhicules dont ils ont rêvé".

Aujourd'hui le tarif de certains youngtimer crève les plafonds, mais il est encore possible de se faire plaisir pour une somme abordable : "On a vu l' essor des petites GTI, comme les Peugeot 205 ou Renault R5 qui plafonnent aujourd'hui entre 15000 et 20000€. Mais pour trouver un petit youngtimer sympa, c'est possible pour un billet de 5000 à 7000 €. On peut ainsi trouver des Ford Escort RS2000, des Honda Civic, des Alfa Roméo.... en commençant par ce type de véhicule".

Après quelques années d'exploitation, Sylvain Pichard dresse un bilan plutôt prometteur de son entreprise, mais reste conscient des difficultés liées à son activité un peu particulière : "Au bout de quatre ans d'activité, nous sommes en moyenne à deux ou trois véhicules vendus par mois. C'est assez compliqué parce que nous avons des véhicules spécifiques, il faut trouver le client qui recherche ce modèle précisément. Le turn-over sur ces véhicules est un peu plus long que pour le véhicule normal".

Des idées plein la tête, Sylvain Pichard ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. A terme il souhaite augmenter la capacité d'accueil de son show-room et proposer un service complet de restauration pour des véhicules sortis de grange.