Jacques Chirac et la sécurité routière en 2002
30 août 2022
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Notre chronique "Histoire" nous ramène en 2002. Le 14 juillet, Jacques Chirac, interviewé lors d'un entretien télévisé, évoquait une ambition : sécuriser les routes françaises. Et pour cause : au début des années 2000, on comptait presque 8 000 morts par an sur les routes. De quoi faire réagir le Président de la République. La lutte pour la sécurité routière faisait dès lors partie des "3 chantiers" qu'il souhaitait mettre en place durant son nouveau quinquennat. Un reportage de Déböna Bélé.
La conduite, une question de responsabilité
20 ans plus tôt, la France était le pays européen avec le plus de morts sur les routes. Jacques Chirac le disait lui-même :
« Je suis absolument horrifié que les routes françaises soient les plus dangereuses d’Europe »
C’est accompagné de Nicolas Sarkozy, Ministre de l’Intérieur et de Rémy Heitz, délégué interministériel à la sécurité routière, que le chef de l'Etat va tenter de réduire ces chiffres.
Cela commence dès la formation, pour responsabiliser le conducteur sur son comportement au volant : à savoir être en capacité physique et psychologique de conduire, en plus de l’expérience à acquérir. La mise en place du permis probatoire pour les conducteurs novices entre dans cette ligne de mire, ou encore des sanctions plus sévères en cas de conduite sous l’emprise de l’alcool ou de stupéfiants.
L'installation des premiers radars automatiques
Le principal changement concerne les comportements à risque pour lesquels il souhaite durcir les sanctions, notamment pour la vitesse. C’est alors que la mesure « contrôle-sanction automatisé » s’applique et les premiers radars automatiques avec elle. Quelques jours après leurs installations, ce sont 3500 véhicules qui sont flashés pour excès de vitesse.
Pour les contraventions, terminée l’amnistie présidentielle. La circulaire de Nicolas Sarkozy de décembre 2002 ne pardonne plus les incivismes : jusque-ici, une contravention sur deux n’était pas payée, maintenant les PV, liés aux stationnements gênants, entre autres, devront être acquittés.
Ces mesures s’avèreront efficaces : à la fin de son second mandat en 2007, il y avait moins de 5 000 personnes tuées sur les routes. Cela résultait de la loi du 12 juin 2003, qui mentionnait toutes ces décisions, et compte comme l’un des objectifs les plus aboutis de son quinquennat.