A la découverte du mystérieux cratère de Vix

Le cratère de Vix de plein pied

© RMN - Mathieu Rabeau

Non loin de Châtillon-sur-Seine et à proximité de l'autoroute A5 se trouve le trésor de Vix. Il s'agit d'un cratère, un élément de banquet de la Grèce antique, le plus grand qui ait été retrouvé jusqu' à présent.

 

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A la découverte du mystérieux cratère de Vix
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Le trésor, le vase ou encore le cratère de Vix, ce monumental ouvrage de bronze a de nombreux noms. Dans l'antiquité, c'était un accessoire utilisé lors des symposiums, les banquets de la Grèce antique. Il était utilisé pour mélanger le vin et l'eau. Une méthode à l'époque raffinée. C'est ainsi que se dégustait le vin, agrémenté même parfois d'épices. Ce cratère est de loin le plus grand à avoir été découvert : 1m64 de haut, 208 Kg et 1.100 litres de contenance. Ce titan est non seulement impressionnant mais aussi finement décoré. 

Créé entre l'an -560 et -530 en Grèce, une frise parcoure le sommet du vase. Elle représente des auriges, des conducteurs de chars tirés par quatre chevaux. Deux anses imposantes sont positionnées de part et d'autre de l'ouvrage, elles aussi, finement décorées. Si ce cratère a fait l'objet de nombreuses études depuis son exhumation en 1953, nombreux sont les mystères qui l'entourent encore.

 

Le cratère de Vix de plein pied

© RMN - Mathieu Rabeau

"Je suis persuadée que dans les deux années qui viennent on va vous livrer de nouvelles informations sur ce cratère, qui a fait l'objet de beaucoup de polémiques."

Découvert dans la chambre funéraire d'une femme richement parée aux abords de la commune de Vix, ce cratère aurait été enterré avec elle en 500 avant JC. D'autres accessoires associés au banquet ont été également retrouvés. Le statut et les fonctions de cette femme restent encore inconnus, bien que le luxe de son inhumation suggère une position importante dans la société de l'époque. Elle ferait partie de la civilisation Hallstatt, dont les liens avec la Grèce antique restent assez flous. 

Si la frise qui entoure le col du vase est originaire de la Grèce antique, les anses et la Koré (servante) sur le couvercle semblent plus proches de l'esthétique étrusque orientale. Ce mélange hétéroclite interroge sur sa création et son but, d'autant que l'épaisseur du récipient laisse à penser qu'il est impossible de remplir le cratère entièrement sans qu'il ne se brise. 

Une telle étude n'a jamais été menée sur le cratère, mais c'est le projet de Catherine Monnet, directrice et conservatrice en chef du musée. Elle souhaite encourager des ingénieurs des arts et métiers à Paris pour mener l'enquête.

Un autre mystère entoure le vase quant à sa conception. D'après les connaissances sur les techniques de forge en vigueur à l'époque, deux existaient pour le travail du bronze : le martèlement ou la fonte à la cire perdue.

Autant de questions, autant de mystères. Agé de plus de 2.500 ans et découvert il y a bientôt 70 ans, ce cratère de Vix, continue d'attiser la curiosité des experts. 

Il conserve de nombreux secrets, sur lui, son époque et son usage précis.