L'archéologie se dévoile aux visiteurs

Sur ce site, il est possible de visiter les vestiges d'une bataille particulièrement célèbre, celle de Gergovie. Ici, pas de potion magique ni de menhir, mais un retour dans le passé de nos ancêtres les Gaulois, comme l'explique Arnaud Pocris, directeur culturel du musée de Gergovie : “Sur ce plateau, au milieu du premier siècle avant Jésus Christ, s'est déroulée la bataille de Gergovie, entre les Gaulois menés par Vercingétorix et les Romains commandés par César, ce qui est en fait une des rares défaites de Jules César pendant la guerre des Gaules. A cette époque-là c’était une ville gauloise, donc ce qu'on appelle un oppidum, une ville fortifiée gauloise”. 
Parmi tous ces morceaux d'histoire, Arnaud Pocris se souvient d'une découverte particulièrement fascinante : “Les archéologues ont mis au jour un grand espace d'allées de pierres de basalte relativement lourdes, puisque les les plus lourdes devaient faire autour de 800 kilos, un espace public finalement situé au centre de la ville, dont on n'a pas encore réussi à déterminer quelle était la fonction véritable... Est-ce que c'était une place commerciale ? Est-ce que c'était l'équivalent d'un forum romain par exemple ? Mais en tout cas, c'est vraiment une découverte qui était extrêmement spectaculaire puisque cette place s'étendait vraiment sur plusieurs milliers de mètres carrés”. 

Mais à quoi ressemble la boîte à outils d'un archéologue ? Elle n'est pas composée que de pistolets, comme on peut le voir dans Indiana Jones. Direction le chantier de fouilles de Sevrey, au sud de Chalon-sur-Saône, en compagnie de l'Archéologue Antoine Guicheteau, pour en savoir un peu plus : “Alors aujourd'hui, l'archéologue utilise des outils très nombreux et très diversifiés, ça va de la pelle mécanique d'une vingtaine de tonnes pour décaper les niveaux superficiels en surface aux petits outils de dentiste pour dégager finement les os d'une tombe où là, en l'occurrence, des tessons de poterie. Nous sommes actuellement en train d'étudier les vestiges de plusieurs ateliers de potiers qui datent autour de l'an 1000”. 

Parfois, les archéologues tombent sur un os, au sens littéral comme au sens figuré du terme. Prenons l'exemple de Larina, située en Isère, à Hyères-sur-Amby. José Dias, directeur du site, nous fait part d'une découverte. Une dépouille qui demeure un véritable mystère : “Là, on est sur ce qu'on appelle un oppidum, un habitat fortifié de hauteur situé sur une falaise qui domine la plaine du Rhône. Un habitat de 16 bâtiments, une nécropole païenne, une nécropole chrétienne et une église du tout début de la chrétienté, au 5 ou 6e siècle après Jésus-Christ. Il y a les sépultures d'une dame jeune assez gracile, en plein centre de la nef, on sait qu'elle était importante parce qu'on a trouvé des tas de fils d'or et puis une bague magnifique en or et aigue-marine. Mais ce qu'elle faisait sur ce petit site de hauteur, on n'en sait toujours rien".  

On termine ce voyage dans le Loiret. Les Journées Européennes de l'Archéologie sont un moyen pour ces scientifiques de partager leur passion. Un événement crucial, c'est le sentiment de Jérôme Spiesser, responsable du site de fouilles au Sceau-du-Gâtinais. : “C'est essentiel parce que, si on fait ce métier-là, c'est pour découvrir notre passé, ça n'aurait aucun sens si on le gardait pour nous. Donc l'objectif est vraiment de retrouver les traces de notre patrimoine pour les présenter au public. C'est même l'un des grands objectifs de ce métier, donc c'est pour ça qu'on est tous très impatients et très heureux d'accueillir le public lors des Journées Européennes de l'Archéologie”. 

Tous ces sites sont aménagés pour accueillir le public. Les 16, 17 et 18 juin. Des activités "jeux et visites" au milieu des vestiges de notre histoire. Pour avoir le programme complet de ces journées, rendez-vous sur www.journees-archeologie.eu