La DISI, au cœur de l'innovation au sein du groupe APRR

Parmi les secteurs toujours en évolution, il y a le péage. Il n’a pas cessé de se moderniser au fil des années. Autant de changements qu’il a fallu construire et tester en amont. Cela se passe dans le labo, un local fermé avec de vraies bornes de péage où l’on va réaliser une batterie de test : "C’est un élément essentiel puisque les développements vont durer plusieurs mois" explique Patrick Bezuel, responsable du service édition logiciel péage au sein du groupe APRR. "Nous allons devoir réaliser des phases de test unitaire pour vérifier que les programmes fonctionnent bien, ainsi que vérifier que les changements s’intègrent au système complet.”  

Mais ces tests en laboratoire ont leurs limites : “On n’a ni la neige, ni le soleil, ni intempéries" continue Patrick Bezuel. "Il faudra donc ajouter une phase de test en site. Nous allons installer nos programmes sur quelques voies de péage. Elles seront utilisées pendant deux mois en conditions réelles - avec des vrais usagers - pour s’assurer que tout fonctionne bien. C’est seulement au terme de ces deux mois que la solution est développée sur l’ensemble du réseau.”  

Des équipements pour assurer la sécurité

Autre domaine central, la sécurité. Toute une batterie de capteurs entre en compte. Ils sont placés sur le bord des voies ou dans la chaussée. Ils donnent des informations sur le nombre de véhicules qui passent ou sur les conditions météo. Ils peuvent aussi avoir d’autres utilités, comme le souligne Aurélien Lanaud, référent technique au sein du groupe APRR : “Nous avons des nouvelles familles de capteurs qui arrivent avec de la détection de contresens. Il y a aussi d’autres types de capteurs beaucoup plus avant-gardistes. Ils sont équipés de caméras thermiques qui permettent de détecter les contresens quelle que soit l’heure - du jour ou de la nuit - et quelle que soit la lumière. Le but du jeu étant la sécurité des clients et leur information.” 

Ces équipements génèrent de nombreuses données qu’on appelle la DATA. Des données essentielles mais qui peuvent poser problème de par leur volume. Il faut donc travailler sur les bonnes pratiques : “C’est bien beau d’avoir de la DATA, mais il faut une donnée de qualité si on veut lui faire dire des choses !" abonde Frédéric Decker, référent technique au sein du département projet équipement et système à la DISI. "Il y a donc différents chantiers en cours. Nous sommes en train de mettre en place toutes les bonnes pratiques pour capitaliser et avancer sur la DATA. Histoire qu’elle nous serve plus qu’elle nous desserve.” 

Des outils au service des grands projets

Des données qui pourront servir à un grand projet s’il en est : l’autoroute en flux libre. Une autoroute sans péage mais avec des portiques munis de capteurs. Elle sera mise en place sur l’A79 dans le département de l’Allier. Une avancée qui apporte son lot de défis techniques, analyse Laurent Guignard, chef de projet équipement au sein du groupe APRR : “Nous devons classifier les véhicules alors qu’ils roulent à 130km/h. Il faut pouvoir lire les plaques de tout type de véhicules, de toute nationalité et par tous les temps. Le tout en gardant un niveau de confiance - d'efficacité - satisfaisant pour limiter le nombre d’interventions derrière.”  

Autre sujet connexe : le paiement. Fini les files d’attente aux barrières de péage : “Il y aura plusieurs moyens de paiement" expose Nicolas Goberville, chef de pôle au service intégration et support système à la DISI. "Par exemple le paiement sans contact, ou avec le smartphone. Il y aura des sites internet mis en place dans le cadre du flux libre. Il y aura des bornes de paiement le long des voies de service. Le péage va être différent.” 

Mais une question se soulève alors : est-ce la fin des péages ? Patrick Bezuel n’y croit pas : “Je pense que le péage traditionnel a encore de belles années devant lui car les investissements qui ont été fait ces dernières années sont conséquents. L’A79 dans l’Allier sera la première autoroute à flux libre. J’imagine qu’il y aura d’autres concessions. Et qu’il faudra probablement une vingtaine d’années avant que le flux libre ne s’impose sur l’ensemble du réseau français.” 

Innovation au service de la planète

Cette vision sur l’avenir doit avoir aussi un côté écologique. Avec l’urgence climatique qui s’impose partout, la DISI mène plusieurs projets pour limiter la consommation du groupe APRR. Il s’agit de trouver une réponse à une équation pas si facile que cela comme le souligne Pascal Dumaillet, chef de secteur Rhône Auvergne au sein du groupe : “D’un côté il y a une augmentation du réseau autoroutier [concédé] et du nombre d’équipements, de l’autre nous devons faire des efforts significatifs pour baisser nos consommations. Nous sommes donc toujours à la recherche de pistes pour faire baisser nos consommations électriques.”  

Mais pour Pascal Dumaillet la course est bien lancée : “Oui nous sommes sur la bonne voie, puisque nous sommes passés de 69 à 63 gigawatts annuels. Maintenant nous nous apercevons que plus on va avancer dans le temps, plus les gains seront difficiles à obtenir. Il n’empêche que nous continuons à travailler dans cette voie, notamment en déployant les équipements les moins énergivores possibles.”  

Des projets menés au cœur de l’actualité, pour entrer un jour dans la vie des milliers d’usagers de l’autoroute au quotidien.