La santé des arbres près de l'A43
27 mars 2022
Arbres sur l'aire de l'Isle d'Abeau sur A43 © Autoroute INFO
Des dizaines de milliers d'arbres s'élèvent près des voies des autoroutes. Comment se portent-ils ? Pour en savoir plus, le groupe APRR dresse actuellement un diagnostic sur 4 ans. Exemple de mesures prise sur l'A43, entre Lyon et Chambéry dans ce reportage de Paul Mathiot et Olivier Noël, à écouter ci-dessous.
Ce diagnostic a été amorcé en 2019, sur l'autoroute A43, en partenariat avec l'ONF, l'Office national des forêts. Les arbres au bord de cette autoroute, qui a plus de 40 ans, sont plutôt en bonne santé. Une fois les travaux de construction d'une autoroute terminé, les arbres bénéficient en effet d’espace et ne sont pas taillés par les branches et racines, comme cela peut être le cas dans des milieux urbains où ils sont plus proches de la voirie. Des secteurs sont toutefois à surveiller, comme l’indique Karine Tourret, spécialiste biodiversité, milieux naturels et cadre de vie chez APRR : « Certaines essences, comme les épicéas, les résineux, qui ne sont pas à la bonne altitude sont secs. Ces essences ont mal vécus ».
Pour ces arbres plus en souffrance, des mesures sont prises à la suite du diagnostic. « L’ONF nous établit un programme d’entretien, poursuit Karine Tourret, avec des travaux qui peuvent être très légers ou un peu plus lourds et de la surveillance. Ce programme dure cinq ans, avec différents niveaux d’urgence de travaux. Cela peut varier de simples élagages à des tailles, ou même des travaux plus imposants, où l’on va prélever certains sujets et parfois abattre tout un lot d’arbres car ils sont dépérissants ».
Aire des Sitelles sur l'A43 © Autoroute INFO
Quand il faut couper, et reboiser…
Quand il y a une coupe d’arbre, il ne faut pas le faire trop rapidement. Les arbres sont en effet solidaires, parfois enchevêtrés entre eux. « Naturellement, les arbres poussent ensemble, précise Karine Tourret, les arbres seuls, c’est plutôt une vision humaine. Dans des bandes boisées comme cela, ils se suivent ; il y a une dynamique de végétation qui s’est instaurée naturellement. On voit toujours les espèces pionnières qui s’installent en premier car elles aiment ces terrains qui ont été perturbés. Ensuite viennent les arbres d’essence plutôt forestières comme les chênes, les châtaigniers et les hêtres. Il y a une logique ».
Une fois une partie de ces arbres coupés, il y a un suivi du reboisement, avec une part de liberté laissée à l’environnement : « On évite de remettre nous-mêmes des essences près des voies de l’autoroute, nous dit Karine Tourret, car la nature fait les choses mieux que nous. On va laisser ce milieu se régénérer, laisser certaines essences se réinstaller d’elles-mêmes ; c’est l’intérêt de la dynamique naturelle de la végétation ».