L'A480, une autoroute bien implantée

chantier de réaménagement de l'A480

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Cap sur l’A480 à Grenoble. La première phase des travaux démarrée en 2019 est terminée. Notre dossier de la semaine s’intéresse justement à l’intégration de cette autoroute dans son environnement. Un dossier préparé par Adeline Després. 

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L'A480, une autoroute bien implantée
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Un des plus beaux sites de France, selon Alfred Peter, paysagiste urbaniste sur le projet de réaménagement de l'autoroute. L'A480 traverse l'agglomération grenobloise, avec d'un côté le Drac et de l'autre la ville, et en toile de fond les montagnes environnantes. Il a fallu la réinsérer dans son décor, pour qu'elle se fonde dans ce tableau, d'après le concept imaginé par Alfred Peter. Pour faire oublier l'autoroute, il a fallu soigner les bords. Les murs anti-bruit côté Drac ont été construits en gabions, avec des galets qui rappellent la rivière avoisinante et dont on pourrait penser qu'ils ont été prélevés directement dans son lit. En réalité, ils viennent de la plaine de la Bièvre, d'une carrière située à proximité de Grenoble. Côté ville, des murs végétaux ont été érigés, véritables balconnières et touches de verdure situées le longs des parcs qu'ils longent. À l'envers de ce décor, les riverains peuvent maintenant admirer des arbres, des espèces que l'on retrouve sur le secteur tels que des chênes, des eaulnes... Au total, ce sont quelques 55.000 arbres et végétaux qui ont été plantés sur les 7 kilomètres d'autoroute.  

La faune préservée

En amont et pendant la phase de travaux, une attention toute particulière a été portée sur le corridor écologique. Un travail en partenariat avec des écologues, pour trouver les solutions les plus adaptées. Ainsi, des nichoirs, hôtels à insectes, refuges pour chauves-souris et dispositifs pour les batraciens, reptiles et hérissons ont été implantés sur 7 secteurs de l'A480, soit dans les murs anti-bruit directement, soit à leur pied. Dans quatre nichoirs, des oiseaux sont même revenus élever leurs petits. Des dispositifs rappelant la faune locale ont aussi été imaginés. C'est ainsi que la fresque du diffuseur n°4 Louise Michel - Les eaux claires a vu le jour. En partenariat avec le centre d'art grenoblois Spacejunk, les murs en béton, sous-face du tablier et édicule ont pris des couleurs. Des poissons volants, clin d'œil à ceux du Drac, sont venus habiller le béton, comme une animation. Les enfants du quartier ont été intégrés au projet avec une rencontre des artistes peintre et l'inscription de leurs noms sur la fresque.

Une dimension économique et sociale

La plupart des entreprises qui sont intervenues sur le chantier viennent de Grenoble, de sa périphérie ou sont basées en Isère. Un lien géographique et économique tissé sur ce chantier d'aménagement. Sur le plan économique toujours, en partenariat avec la Métropole, 70 personnes ont pu bénéficier d'un retour à l'emploi sur l'A480. Véritable tremplin, le chantier leur a permis de retrouver un travail, de se former à un métier, ou bien d'évoluer vers une autre profession. Une autoroute où l'insertion, qu'elle soit sociale, économique, écologique ou paysagère, a pris une place prépondérante dans le projet.