Le bilan sécurité 2020 sur les réseaux APRR et AREA

Patrouilleur APRR (2016)

© APRR / Jonas Jacquel

Cette semaine, notre dossier de la rédaction est dédié au bilan sécurité d'APRR et AREA pendant cette année 2020 peu commune. Un long-format préparé par Olivier Noël, à écouter ci-dessous.  

Paragraphes
Reportage bilan 2020 sécurité APRR
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Chaque année, les sociétés APRR et AREA écrivent des rapports détaillés de la sécurité sur leurs réseaux autoroutiers. Ces informations précieuses, établies en lien avec les forces de l’ordre, permettent de mieux comprendre les causes des accidents corporels, comme le précise Claire Dufossé, experte sécurité et signalisation chez APRR :

« La sécurité des clients c’est un enjeu pour le groupe APRR. On réalise des études d’accidentologie pour mieux les sensibiliser avec nos campagnes de communication et aussi pour mener un travail sur nos infrastructures, pour améliorer la sécurité. Chaque année on réalise ainsi un bilan annuel sécurité routière. Nous récapitulons toutes les statistiques… Il y a vraiment un gros travail qui est mené sur l’accidentologie sur nos réseaux. »

2020, une année hors normes

Que s’est-il passé pendant cette année 2020, où les déplacements ont été régulés par les mesures sanitaires ? Pour mieux comprendre le bilan sécurité de l’an passé, il faut donc d’abord s’intéresser aux chiffres de la circulation sur le réseau. Et ce n’est pas une surprise, ils sortent de l’ordinaire, comme l’explique Claire Dufossé :

« En terme de trafic, nous avons constaté une baisse de 21% sur les réseaux du groupe APRR, sur l’ensemble de l’année 2020. Le nombre d’accident a donc diminué aussi pendant cette année. Ce sont les résultats les plus bas depuis les 5 dernières années, en nombre d’accidents ».

Autoroute A43

© APRR / Xavier Chabert

Les confinements ont entraîné une diminution des accidents

 « Le taux global d’accident a diminué dans les mêmes proportions que le trafic pendant cette année poursuit Claire Dufossé, avec une baisse aussi de 21%. En revanche la diminution pour les accidents corporels est moindre, avec une réduction d’environ 10% ».

Dans un sens, ces résultats sont un peu décevants. On pouvait penser qu’il y aurait beaucoup moins d’accidents corporels, comme l’indique Claire Dufossé : « Oui, étant donné cette année particulière et la réduction des déplacements avec le contexte sanitaire on pouvait s’attendre à de meilleurs résultats ».

Les principales causes d’accidents

Comparé au réseau secondaire, l’autoroute reste toutefois bien plus sûre. Mais le bilan, on l’a compris, est tout de même mitigé. Quelles sont les principales causes d’accidents pendant cette année 2020 ?

« L’analyse des accidents confirme le rôle des facteurs accidentogènes récurrents indique Claire Dufossé. On retrouve donc la somnolence et la fatigue, qui se traduit par une difficulté à rester éveillé pendant la tâche de conduite. Autre facteur, l’inattention, liée à l’utilisation des multimédias, téléphones, télévision, réglage de l’autoradio ou du GPS. Mais cette inattention peut aussi être due à des activités annexes comme une distraction par un passager. Ou encore le fait de fouiller dans la boîte à gants ».

« Et bien entendu on retrouve la vitesse. Soit la vitesse excessive, supérieure à la réglementation. Mais cela peut être également une vitesse inadaptée à la situation, même si elle reste légale, avec par exemple une vitesse trop élevée par rapport aux conditions météos ou de trafic ».

Panneau accident

© Adobe Stock / pict rider

Hypovigilance et vitesse excessive sont parmi les premières causes d'accident

Des facteurs d’insécurité accentués lors des déconfinements

L’année 2020 a aussi été marquée par les périodes de déconfinement  avec une reprise progressive du trafic. Cela a eu un impact sur les comportements au volant, observés par Claire Dufossé :

« Pendant les périodes post-confinement, que ce soit en 2020 ou en 2021, on a constaté une augmentation du facteur alcoolémie et aussi celui des manœuvres dangereuses, et notamment le non-respect des distances entre les véhicules. De plus, après les confinements, les chiffres de la sécurité routière ont montré un accroissement des grands excès de vitesse. »

On observe cependant que cette tendance ne s'est pas maintenue par la suite. 

Collision entre 2 voitures

© smspsy / Adobe Stock

Après les confinements, les distances de sécurité ont été moins respectées

On constate aussi que dans ces rapports annuels, les premières causes d’accidents sont des problèmes de comportements auxquels il est facile de remédier : éviter l’alcool au volant, faire des pauses régulières, ne pas se laisser distraire par son smartphone, respecter les limitations de vitesse. Autant de solutions qui ne dépendent que de nous et qui sont, finalement, assez simples à mettre en place.