Le Comité Interministériel de la Sécurité Routière : 50 ans de mesures pour sauver des vies

Nuage de mots liés à la sécurité routière

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Il y a 50 ans, le CISR (Comité Interministériel de la Sécurité Routière) voyait le jour. L'occasion pour Xavier Ferrand de revenir sur l'histoire de ce comité ou encore sur certaines de ses décisions. Un long format à écouter ci-dessous.

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Les 50 ans du Comité Interministériel de la Sécurité Routière
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C’est le décret 72-508 du 5 juillet 1972 qui acte la création du Comité Interministériel de la Sécurité Routière. À sa tête, Christian Gérondeau. Il travaillait avec le Premier ministre de l’époque, Jacques Chaban-Delmas (ce fut l’un des derniers décrets signés par le Premier ministre avant qu’il soit invité, par le président de la République, à démissionner). Il lui avait glissé qu’il fallait nommer un responsable de la sécurité routière si on voulait faire baisser le nombre de morts sur les routes qui dépassait les 18000 en 1972. C’est avec la création de cet organisme et les décisions qui ont suivi que les chiffres se sont ensuite améliorés.

Et pourtant ce n’était pas si simple de faire accepter, par exemple, une baisse des limitations de vitesse au début des années 70. Si certains sondages disaient que les Français y étaient largement favorables, ce n’était quand même pas le cas, au départ, du président de l’époque Georges Pompidou. Il était contre et préférait miser, notamment, sur l’éducation des conducteurs.

Malgré tout, le CISR a traversé les époques, même si parfois il a disparu des radars pendant quelque temps, avant de revenir à la une de l’actualité. En 1988, par exemple, la deuxième chaine de l’époque Antenne 2, s’appuie sur le CISR pour organiser un week-end spécial sécurité routière.

14 ans plus tard, c’est Jacques Chirac, alors Président de la République, qui fait de la sécurité routière l’une de ses priorités. Et pourtant en 1981, c’est bien le même Jacques Chirac qui était outré par « la fureur, avec laquelle, parfois, on traque l’automobiliste au lieu de traquer les gangsters ». Il aurait préféré que l’on utilise les moyens de forces de l’ordre pour autre chose que des radars… Radars qui furent massivement déployés sous son impulsion une vingtaine d’années plus tard.  

Et finalement que l’on regrette, ou pas, toutes les décisions prises pour le CISR — port de la ceinture de sécurité obligatoire en 1973, ou encore permis à points en 1992 — force est de constater, en y ajoutant, bien sûr, des voitures plus sécurisées, que malgré une augmentation importante du trafic, le nombre de morts sur les routes a été divisé par six en 50 ans.