Le smartphone au volant, vous savez que c’est dangereux !

Campagne sécurité - Smartphone

© APRR

La campagne de sécurité "Vous le savez déjà", déployée par APRR cet été, se poursuit. Nous parlons cette semaine des distracteurs au volant et notamment du smartphone. Vous êtes déjà nombreux à éviter de téléphoner au volant, et cela peut encore être amélioré, comme nous l'explique Pierre Faure-Geors, directeur régional au sein du groupe APRR. 

Paragraphes

Les chiffres concernant les distracteurs au volant sont effectivement très impressionnants et effrayants, nous rappelle Pierre Faure-Geors, directeur régional au sein du groupe APRR : « On peut dire qu’un conducteur sur sept ou un conducteur sur douze, selon le type de véhicule, utilise des distracteurs au volant. Parmi ceux-ci, le téléphone, voire la tablette, voire quelques fois, pour quelques extrémistes la télé. Cela fait beaucoup de distracteurs et de possibilités de penser à autre chose et de ne pas être vraiment à la conduite.»

Sur autoroute, rester particulièrement vigilant

Ces distracteurs nous mettent particulièrement en danger sur autoroute, où la vitesse est élevée, comme nous l'indique Pierre Faure-Geors, directeur régional au sein du groupe APRR : « Quand vous êtes sur autoroute, vous parcourez 36 mètres à la seconde en moyenne, et donc dès que vous avez l’œil ailleurs, ou votre attention ailleurs pendant une, deux, trois secondes, vous parcourez 90, 100 mètres. 100 mètres, c’est une distance qui est très importante et donc vous êtes très rapidement dans l’arrière du véhicule de devant. Et si vous déviez, vous terminez votre course soit dans l’accotement, soit sur un de nos intervenants ou un de nos patrouilleurs qui peut se trouver là pour intervenir sur un autre accident. »

Kévin Bourgeois est patrouilleur du district du Morvan, sur le réseau APRR : « Les gens ne font pas attention donc ils sont distraits que ce soit par les téléphones ou autre chose. Récemment, un samedi, j’ai été informé d'un accident concernant un véhicule léger et un poids lourd. Une fois arrivé sur les lieux, après mise en place du balisage, on a constaté, avec la gendarmerie, que l’accident était provoqué par un distracteur : le téléphone portable. Le conseil que je pourrais donner, c’est de respecter les heures de pause, s’arrêter toutes les deux heures pour pouvoir se changer les idées et pouvoir faire ce qu’ils doivent faire, donc téléphoner, envoyer un SMS et pouvoir se vider l’esprit quelques minutes, pour reprendre la route tranquillement, sereinement et arriver à destination en temps et en heure avec toute la famille. » 

Ces distracteurs au volant sont plus nombreux qu’on ne le pense. Pour vous aider à mieux les repérer, nous avons aussi interrogé Claire Dufossé, experte sécurité et signalisation chez APRR. Un reportage d'Olivier Noël à écouter ci-dessous : 

Soundcloud

Les distracteurs peuvent facilement détourner notre attention de la conduite, comme nous l'explique Claire Dufossé : 

« Ces distracteurs sont surtout liés au multimédia : l’utilisation du téléphone portable, le réglage de l’autoradio ou du GPS. Et cela peut aller jusqu’à regarder la télévision dans sa voiture ou dans le camion… Cela peut arriver ainsi de croiser quelqu’un sur son ordinateur en train de visionner un film par exemple. Cela, c’est tout ce qui est lié au multimédia.

« Et puis, poursuit Claire Dufossé, on a aussi les activités annexes à la conduite. Comme une distraction due à un passager, ou le fait de fouiller dans la boîte à gant, de manger… Où on est moins concentré sur sa tâche de conduite. Si on a besoin de faire des activités autres que de conduire, le meilleur conseil c’est de s’arrêter sur une aire, car il y en a en moyenne tous les 20 km sur autoroute. »

- Vous parliez de la télévision, des appels téléphone à la main… On peut aussi rappeler que c’est illégal et qu’en cas d’accident, la responsabilité est engagée.  

« Oui c’est illégal. Si on veut écrire un message ou téléphoner, il faut toujours s’arrêter sur une aire pour pouvoir le faire en toute sécurité. Pour sa propre sécurité mais aussi celle des autres. »

TELEPHONE AU VOLANT DISTRAIT

© Alfons Ven (Adobe Stock)

- Concernant les SMS, texto, petits messages… Beaucoup se disent que c’est vite fait. Mais ce n'est pas le cas et pendant ce temps, on ne regarde pas la route.  

« Cela ne va pas si vite que cela et effectivement s’il y a un incident, il faut le temps de le percevoir, de réagir et souvent, cela peut être déjà trop tard. Sur autoroute, dans des conditions météorologiques normales, on est à 130 km/h. Cela veut dire qu’il y a une distance de freinage qui est importante, d’environ 230 mètres, le temps de percevoir l’éventuel danger et de réagir. »

« Quant aux kits mains libres, ils sont tolérés, précise Claire Dufossé, mais le danger c’est qu’on est concentré sur la conversation et pas forcément sur la route. C’est différent d’un échange avec un passager à côté, car celui-ci peut voir aussi ce qui se passe et du coup s’arrêter de parler. Ce n’est pas le cas lorsqu’on est au téléphone avec un kit main libre. C’est toléré mais il faut éviter, dans tous les cas, de téléphoner au volant. »  

L’utilisation des oreillettes et casques au volant est d’ailleurs interdite depuis 2015 pour éviter un effet de bulle qui nous isole de l’environnement.

La semaine prochaine, nous mettrons en perspective un copilote fidèle au service de la sécurité routière depuis 30 ans, et que vous connaissez bien : Autoroute INFO.