L'électrique, oui sous conditions...

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Avec la hausse des prix à la pompe, nombre d'automobilistes cherchent des solutions pour alléger la facture carburant. La voiture électrique peut s'avérer utile mais il subsiste des interrogations quant à l'autonomie et aux tarifs. Vincent Serrano a rencontré Julien Danzin, conseillé commercial de véhicules électrique chez MG Motor, à Chambéry, pour essayer d'y voir plus clair sur le sujet. Entretien... 

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L'électrique, oui sous conditions...
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L'électrique, oui sous conditions...

Aux abords de voie rapide urbaine de Chambéry, parmi les divers concessionnaires automobiles, MG Motor du groupe Jean Lain, a choisi de ne commercialiser que des véhicules électriques. « Mes clients optent à 95% pour la location. Nous savons que la technologie va avancer, que les batteries auront plus d’autonomie avec une capacité de recharge plus rapide, ce qui rend la location plus intéressante aujourd’hui. » explique Julien Danzin.
Autrement dit, acheter un véhicule électrique en 2022, c’est prendre le risque de voir son véhicule décoter fortement à la revente d’ici deux à trois ans. « La location permet aussi de sortir une somme moins importante dans l’immédiat. Au lieu de financer 40.000 euros auprès de sa banque, on va pouvoir financer moitié moins. Avec la LOA (location avec option d’achat) le client va pouvoir racheter son véhicule à la fin du bail. La location d’un véhicule électrique comporte deux choix possibles : « La LLD, location longue durée avec des contrats un peu plus fermés où il faut aller jusqu’au bout de l’engagement. Le kilométrage s’avère un peu plus restreint. Ou la LOA (location avec option d’achat) avec des contrats un peu plus souples pour les particuliers ».
La mensualité du budget location s’avère tout de même élevée pour les automobilistes dits "gros rouleurs" à plus de 20.000 kilomètres par an. Exemple, pour un automobiliste réalisant 40.000 kilomètres par an, la mensualité ne tombera pas en dessous de 500 euros par mois pour un véhicule électrique affichant une autonomie WLTP correcte, capable de réaliser de moyens et longs trajets.
Cette référence autonomie WLTP (Worldwide harmonised Light vehicles Test Procedure) est un nouveau protocole d’homologation des véhicules au sein de l’Union Européenne. Elle apparaît sur tous les véhicules électriques, c’est l’un des critères les plus importants dans le processus d’achat « Ce sont des tests sur 100 kilomètres avec des portions de villes et d’autoroutes. Les constructeurs calculent la consommation moyenne du véhicule ».
Et, justement, attention si vous roulez majoritairement sur autoroute « On perd entre 20 et 25% d’autonomie sur autoroute. Sur un véhicule affiché à 400 kilomètres d’autonomie WLTP vous pouvez baissez ce chiffre à 300 sur un parcours autoroutier ».

"Les batteries vont évoluer"

Qui dit autonomie au rabais dit plus de recharges nécessaires. « Là aussi, au niveau des batteries, le marché électrique va se développer rapidement » selon Julien Danzin. « Les composants des batteries vont changer. Aujourd’hui on utilise beaucoup de lithium et de phosphate. Demain, ce sera plus du nickel ou du cobalt qui sera utilisé. Les batteries auront une capacité plus grande à garder l’électricité et donc plus d’autonomie. » Si l’autonomie s’avère être un élément fondamental, le temps de recharge, c’est-à-dire le temps pour faire le plein (comme à la station de carburant) reste un enjeu majeur : « Les batteries auront une capacité de recharge plus rapide. Il faut 25 minutes pour passer de 10% à 90% actuellement. Dans trois ans, il faudra 5 à 10 minutes pour effectuer ce même plein. Cela évitera les bouchons aux bornes, ce que redoutent les automobilistes, notamment en période de vacances ». La solution de recharge la plus économique, sans avoir en plus l’impression de perdre du temps reste la recharge nocturne à son domicile « 90% de mes clients possèdent des pavillons pour recharger leurs véhicules pendant la nuit ». Concrètement, le coût de recharge d’un véhicule électrique revient entre 1,5 et 4 euros pour 100 kilomètres, quand celui d’un véhicule thermique coûte entre 6 et 9 euros pour 100 kilomètres. Vous l’aurez compris, le coût d’usage d’un véhicule électrique reste bien plus économique qu’un plein de carburant à 2 euros le litre. Cela dit, plusieurs autres critères importants sont à prendre en compte avant de se lancer dans l’électrique.