L'expédition Franklin : à la recherche du passage du Nord-Ouest

Expédition Franklin

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Pendant plusieurs siècles, de nombreux explorateurs vont tenter de découvrir un passage au nord du Canada : le passage du Nord-Ouest. Il permettrait d’exploiter une nouvelle route commerciale, reliant l’Atlantique au Pacifique. Retrouvez le récit d'une expédition légendaire, celle de John Franklin, qui a tenté, lui aussi, de découvrir un passage à travers la banquise arctique.

Paragraphes

Un voyage très risqué qui doit se stopper en hiver

En mai 1845, l’amirauté britannique envoie John Franklin, un grand explorateur de 59 ans, et 128 hommes découvrir le passage du Nord-Ouest. L’expédition prend place à bord de deux navires : l’Erebus et le Terror. Ils sont dotés des dernières technologies pour permettre notamment la conservation des denrées, mais aussi pour briser la glace que va rencontrer l’expédition. Traverser l'Arctique s'annonce risqué : il faut passer dans un labyrinthe d’îles glacées qui ne cessent de se déplacer et naviguer dans des détroits qui peuvent emprisonner les bateaux à tout moment.

Après une escale au Groenland, qui permet de faire le plein de nourriture et d'emporter de quoi tenir trois hivers, Franklin traverse la première partie de la banquise sans trop de difficulté. L’hiver s’installe et la progression des navires devient impossible. L’expédition patiente sur l’île de Beechey en attendant la fonte des glaces.

Durant l’été 1846, plus d’un an après son départ d’Angleterre, Franklin décide de mettre le cap au sud, en empruntant le détroit de Peel : une zone particulièrement dangereuse. Aucune expédition précédente n’avait indiqué que ce détroit était navigable. Mais les navires progressent sans problème… pendant 480 km. Un nouvel hiver arrivant, les deux bateaux sont une nouvelle fois prisonniers des glaces, au niveau de la pointe nord de l’île du Roi-Guillaume.

Une attente interminable

Le printemps passe. L’été pointe le bout de son nez. Les hommes attendent toujours la fonte des glaces… qui ne vient pas. Le 11 juin 1847, John Franklin décède.

Pendant l’été de cette année 1847, les marins rencontrent les pires conditions climatiques possibles. Elles ne permettent pas à l’expédition de reprendre son chemin : les deux navires sont toujours prisonniers de la banquise.

En mai 1848, les 105 marins toujours en vie décident de quitter l’Erebus et le Terror qui leur servaient jusque-là de refuge. Leurs réserves de nourriture s’amenuisant et ne voyant pas arriver la fonte des glaces, ils décident de traverser l’île du Roi-Guillaume, direction le sud et le continent. Francis Crozier prend les rênes de l’expédition qui se trouve à 1 000 km de toute civilisation. Les hommes progressent difficilement dans des conditions climatiques épouvantables. Beaucoup tombent malades et après plusieurs centaines de kilomètres parcourus, désespérés, ils décident, à l’automne 1848, de faire demi-tour, pour rejoindre les bateaux en attendant d’éventuels secours.

C’est justement dans le même temps qu’une expédition de secours de l’amirauté navigue dans leur direction. Mais lorsqu’ils arrivent au niveau du détroit de Peel, emprunté quelques années plus tôt par Franklin et au sud duquel sont prisonniers l’Erebus et le Terror, les sauveteurs passent leur chemin. Le détroit est en effet totalement gelé. Ils se disent que Franklin n’a jamais pu l’emprunter et que l’expédition doit se trouver ailleurs... Ils font fausse route et cette première opération de sauvetage est un échec.

Une fin tragique

De leur côté, les marins naufragés comprennent que les secours n’arriveront jamais. Un groupe d’une trentaine d’hommes tente une nouvelle fois la traversée de l’île du Roi-Guillaume... sans succès. En ce qui concerne les autres hommes restés sur les bateaux, on ne saura jamais ce qui leur est vraiment arrivé. Des témoignages d'Inuits permettent de dire que des membres de l’expédition étaient toujours en vie et 1851, six ans après le début de leur aventure. Ils sont probablement morts de faim ou de froid, comme tous les autres.

Les recherches de l’amirauté s’arrêtent en 1859. Aucun membre de l’expédition Franklin n’a survécu.

44 ans plus tard, en 1903, Roald Amundsen, un explorateur norvégien, embarque à bord de son bateau, direction l’Arctique pour tenter de découvrir une route à travers la banquise. Il deviendra le premier à franchir le passage du Nord-Ouest.

 

Récit : Antoine Aupart / Réalisation : Anaël Ferrand

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