Pourquoi l'alcool, les drogues et la conduite ne font pas bon ménage

Addictions et conduite

©DedMityay

Malgré les campagnes de prévention et les mesures répressives, la conduite sous alcool ou stupéfiants est encore très répandue en France. L'alcool est en cause dans un accident mortel sur trois. Les stupéfiants représentent 21% des cas d'accidents aux conséquences irréversibles. Jean-François Giraud est allé à la rencontre de deux professionnels travaillant dans la recherche ou auprès de personnes dépendantes aux addictions. 

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La consommation de drogues et d'alcool varie selon les personnes
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Arnaud Carré

©JF Giraud

Arnaud Carré, chercheur en psychologie

Les jeunes plus particulièrement addicts

Arnaud Carré est enseignant et chercheur en psychologie à l'université de Savoie à Chambéry. Selon lui, le public le plus consommateur de produits illicites est celui des adolescents et des jeunes adultes. Un âge où l'on cherche à repousser ses limites, à voir de quoi l'on est capable. Consommer des stupéfiants, c'est aussi défier l'autorité parentale ou sociétale. Suivre l'influence des copains est également une tendance très répandue. Selon Arnaud Carré, les parents ne doivent pas chercher à réprimer leurs jeunes ados mais plutôt à dialoguer et si besoin, demander de l'aide auprès de spécialistes (éducateurs, psychologues, médecins). Cette période de transgression peut être brève mais peut également s'installer dans le temps. C'est alors plus compliqué de s'en sortir mais des solutions existent pour permettre aux jeunes de décrocher. 

Anne-Sophie Badin

©Association Le Pélican

Anne-Sophie Badin, chargée de prévention addictions

Aucune addiction ne peut faire bon ménage avec la conduite

Anne-Sophie Badin est chargée de prévention au sein de l'association chambérienne, Le Pélican. Cet organisme accompagne les publics qui souhaitent décrocher de leurs addictions. Elle connait bien les effets que chaque drogue peut avoir sur la conduite automobile : somnolence, perte de connaissance ou excitation incontrôlée. Encore plus dangereux, ce sont les mélanges entre différentes drogues ou accompagné d'alcool. Les effets ne s'additionnent pas mais se multiplient ! Une notion qui n'est pas forcément connue des consommateurs. 

 

Le gaz hilarant

©Steeve Medle

Le gaz hilarant de plus en plus consommé

Le gaz hilarant, nouveau venu dans la planète "addictions"

Une autre drogue a fait son apparition depuis quelques années : le protoxyde d'azote. Ce gaz hilarant est en vente libre puisqu'il entre dans la composition de ces petites cartouches qui permettent de faire de la crème chantilly. En inhalant ce gaz, on obtient un effet immédiat de bien-être et d'euphorie. De quoi déclencher des rires incontrôlés durant une minute ou deux. L'effet retombe immédiatement mais on peut évidemment recommencer l'opération.

D'apparence anodine, le protoxyde d'azote a pourtant des effets aussi dangereux que la cocaïne ou le LSD. Perte d'attention et de la maitrise de soi. On imagine largement les conséquences négatives sur la conduite automobile ! A l'automne dernier, une jeune fille de 20 ans ayant pris du gaz hilarant en conduisant, a traversé le rond-point de l'Arc de Triomphe à Paris. Après plusieurs tonneaux, sa voiture a terminé sa course en percutant cinq piétons. C'est tout de suite moins drôle !