Pourquoi y a-t-il si souvent de l'attente au tunnel du Mont-Blanc ?

Le tunnel du Mont Blanc

© Adobe Stock / Soloviova Liudmyla

Chaque année, près de 2 millions de véhicules traversent le tunnel du Mont-Blanc, dont environ 1/3 de poids lourds et 2/3 de voitures ou motos. Et avec un tel trafic, il n’est pas rare de voir des bouchons se former à l’entrée de l’ouvrage. La formation de ces retenues n’est pourtant pas seulement due au fort trafic. Il y a aussi des raisons techniques. 

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Pourquoi y a-t-il si souvent de l'attente au tunnel du Mont-Blanc ?
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Ces encombrements fréquents aux abords du tunnel du Mont-Blanc sont en fait liés aux règles de circulation et de sécurité très strictes qui ont été mises en place sous l'ouvrage transalpin après le dramatique incendie survenu le 24 mars 1999, et qui avait entraîné le décès de 39 personnes. Ces règles nous sont rappelées par Grégory Schwarshaupt, le directeur adjoint du tunnel du Mont-Blanc : “Le plus important pour les usagers, ce sont les règles de circulation à l'intérieur du tunnel. C'est notamment la vitesse : 50 km/h minimum, 70 km/h maximum. C'est aussi le respect de l'interdistance qui est matérialisé par deux lumières bleues qui se trouvent sur le pied droit du tunnel, l'interdistance est de 150 mètres entre deux véhicules. Ensuite, il faut bien écouter la radio... 107.7 est retransmis à l'intérieur du tunnel, parce qu'on a aussi la capacité de passer des informations aux usagers au travers de notre système radio qui se trouve à l'intérieur.”  

En cas de non-respect de ces limitations de vitesse ou de ces interdistances, les conducteurs peuvent être verbalisés. L’ouvrage compte 6 radars automatiques qui contrôlent la vitesse sur le territoire français. Côté italien, un radar tronçon contrôle également la vitesse des véhicules à l'intérieur du tunnel. 

Le respect des intervalles de sécurité entre chaque véhicule est aussi ce qui explique la présence de fréquents bouchons à l'entrée du tunnel du Mont-Blanc. "Ça peut effectivement générer des temps d'attente", explique Grégory Schwarshaupt. "De façon à permettre aux usagers de respecter l'interdistance de 150 mètres, le péage du tunnel du Mont-Blanc est ce qu'on appelle ‘cadencé’, c'est à dire que les véhicules rentrent de manière ordonnée et les barrières de péage s'ouvrent toutes les 8 secondes, puisque 8 secondes, c'est le temps nécessaire à un véhicule qui roule à 70 km/h pour parcourir les 150 mètres d’interdistance. Cette interdistance, elle est essentielle pour la sécurité et elle est essentielle aussi à l'arrêt, c'est à dire qu'il faut vraiment respecter la distance d'arrêt, qui est de 100 mètres minimums parce que ça facilite l'intervention de nos équipes et ça évite aussi d'avoir des accumulations de véhicules dans les zones où l’on pourrait avoir des interventions de sécurité à réaliser. C'est vraiment une règle de sécurité qui est très très importante. J'invite tout le monde à bien la respecter [...]

"Ce système de cadencement fait qu'à un certain moment, on arrive à une saturation de notre système de péage qui va générer des temps d'attente. Quand on est dans les pics de trafic en été, on a plus de 8000 véhicules par jour qui vont franchir le tunnel les week-ends de grandes transhumances. Effectivement, dans ces moments-là, c'est un trafic fort et qui va générer beaucoup d'attente au tunnel du Mont-Blanc." 

Et il faut noter que le tunnel du Mont-Blanc sera fermé pendant 3 semaines, du 17 octobre au 7 novembre 2022 afin de permettre une importante opération de rénovation de la chaussée à l'intérieur de l'ouvrage.