Près de l'A49, Vercors la Résistance
28 février 2022
© APRR/Illustration de Loustal
En circulant sur l’autoroute A49, un panneau touristique annonce « Vercors la Résistance », un lieu de mémoire et de témoignage de la lutte contre la barbarie nazie au cœur des massifs préalpins. Décryptage avec Géraldine Milliat, qui a rencontré Julien Guillon, référent scientifique des musées du Parc naturel régional du Vercors.
Qui sont ces résistants dans le Vercors ?
Ils ont entre 20 et 23 ans. Une moyenne d'âge assez jeune sauf peut-être pour les encadrants, les chefs de groupe et les chefs de maquis qui, eux, sont un peu plus âgés. Ils sont tous là pour un idéal de liberté, pour défendre leur pays, se battre contre l'occupant.
Quand débute la Résistance dans le Vercors ?
Julien Guillon, Référent scientifique des Musées du Parc naturel régional du Vercors, rappelle la genèse de ce mouvement de résistance : « Dès la défaite de mai-juin 1940, avec également l'avènement du régime liberticide de Vichy. D'emblée, on s'oppose aux valeurs qui sont travail, famille, patrie. En 1941-1942, ces résistants vont commencer à mener quelques actions. Ils vont beaucoup discuter entre eux, voir ce qu'ils pourraient faire, accueillir des personnes qui sont déjà persécutées dans leur propre pays, soit parce qu'ils sont juifs, soit parce que leur pays a été envahi. Par la suite, avec la création du service du travail obligatoire (STO) en février 1943, de plus en plus de jeunes gens vont aussi prendre le maquis ».
Nécropole nationale de Saint-Nizier-du-Moucherotte © Géraldine Milliat
Les combats du Vercors
Juillet 1944. Les occupants, qui ne supportaient pas une telle concentration de femmes et d'hommes en arme dans le Vercors, ont décidé de frapper vite et fort, sans épargner les civils. Les soldats allemands déclenchent l'offensive le 21 juillet. Une attaque extrêmement violente menée par environ 15.000 allemands contre 4.000 maquisards, pas toujours bien armés. Deux jours plus tard, le chef militaire du maquis donne l'ordre de dispersion. Les soldats allemands avaient pour consigne de ratisser le Vercors. Ils quittent les lieux à la mi-août 1944, laissant le massif complètement dévasté.
Pour en savoir plus, vous pouvez vous rendre, notamment, au Mémorial de la Résistance en Vercors et au Musée départemental de la Résistance du Vercors.
Depuis 2014, le groupe APRR rénove les 590 panneaux d’animation culturelle et touristique qui jalonnent les autoroutes du réseau APRR, avec le concours d’artistes de renom.
Le panneau « Vercors, la Résistance », près de l’A49, a été dessiné par Jacques de Loustal, dit Loustal. Auteur de bande dessinée, il a développé une griffe unique, s’inspirant de la peinture (fauvisme, David Hockney…) et du cinéma (Wim Wenders). Il travaille pour l’édition (Georges Simenon) et la publicité. Loustal expose fréquemment ses peintures entre Paris et Bruxelles. Grand amateur de voyages, il publie régulièrement ses carnets de dessins.
© APRR/Illustration de Loustal