Sur l'autoroute des festivals, le Printemps de Bourges

Boris Vedel, vous êtes le directeur du Printemps de Bourges Crédit Mutuel qui a ouvert ses portes en ce début de semaine. D'abord pour ceux qui ne connaissent pas le Printemps de Bourges, comment le décrire ?

"Tous les festivals sont super, mais nous, on a la particularité de mettre l'accent sur les jeunes talents. Et puis il y a aussi nos créations de spectacles originaux.  Donc ce n'est pas simplement des concerts qui viennent en diffusion. Bien sûr, il y en a beaucoup… il y a 150 artistes, mais 70% de la programmation, ce sont des jeunes talents. Ils font un petit bout de chemin, on les retrouve sur la grande scène. Et puis il y a nos créations. D'ailleurs, si vous aimez bien prendre la voiture, vous retrouverez nos créations en Avignon en juillet. On a fait une association avec le Festival et nos créations partent à Avignon et symboliquement, c'est très fort. Voilà, ce sont deux festivals qui symbolisent la création et qui donnent le ton, chacun dans sa spécialité. À Avignon pour le théâtre, au Printemps de Bourges, pour les musiques actuelles".

Alors justement, vous l'avez dit, c'est le festival des musiques actuelles. Pour les stars quand même, qui pourra-t-on y voir, en fin de semaine, jeudi, vendredi, samedi, pour nos auditeurs ? 

"Logiquement, ils ne devraient pas trop se perdre… ils devraient peut-être trouver au détour des rues ou des scènes, « M », qui jouait lundi par exemple. Et puis Juliette Armanet, qui a tout raflé aux Victoires de la Musique, et puis Benjamin Biolay qui a aussi tout raflé aux Victoires, pas cette année… mais il a quand même tout gagné depuis 20 ans, donc il en a laissé un peu pour les autres. Et puis pour ceux qui aiment le rap et les stars du rap, là il y a tout ce qu'il faut, avec Dinos, avec Tiakola, avec Gazo, avec Hamza. Alors, pour ceux qui ont un petit peu plus de 25, 30 ans, ils sont peut-être moins connus. Mais s’ils ont des enfants, ils savent".

Florent Marchet, un festivalier à la maison

Et pour continuer à parler de ce festival, rencontre avec Florent Marchet qui est né à Bourges. Il a ouvert cette édition avec Sophie Calle dans le spectacle « Des histoires vraies ».  Avant de voir avec lui l'impact du festival, quand on est Berruyer, nous avons demandé à Florent Marchet, en début de semaine, comment il se sentait avant ce spectacle présenté chez lui à la maison.

"Je me sens plutôt bien, beaucoup plus confiant que la première fois où c'était programmé à Bourges en 2004. Il faut savoir que j’ai grandi avec le Festival de Bourges. J'ai fait le premier festival, je devais avoir deux ans. C'était la première édition. J'ai grandi à la maison de la culture de Bourges où je me rendais régulièrement. J'allais au conservatoire aussi, là où j'ai appris le piano, le solfège. Et puis après, j'ai fait des concerts dans les bars pendant le Printemps de Bourges, dans ce qu'on appelait le « Off ». Lorsque j'avais 17 ans, mon premier job en fait, ça a été de de faire la billetterie, enfin de déchirer les billets pendant le Printemps de Bourges à la maison de la culture notamment. Donc je suis vraiment un enfant du festival. Quand j'ai commencé à sortir des disques, c'était vu un peu comme le Graal de passer au Printemps de Bourges et d'avoir son nom dans le programme. Ca me paraissait complètement dingue et en plus, la première année, j'ai été programmé à la maison de la culture qui est un lieu qui comptait beaucoup pour moi, donc ça fait toujours quelque chose. Après, je suis passé quand même un certain nombre de fois. Je crois que ce sera la 6e fois". 

S'il n'y avait pas eu le Printemps de Bourges, est-ce que vous seriez quand même artiste ?

"J'ai besoin de de m'exprimer à travers une discipline artistique, donc je pense que c'est un peu mon ADN. Puis mes parents m'ont sensibilisé très très tôt à ça. En revanche, je pense que se dire que c'est possible, effectivement, c'est grâce au Printemps de Bourges. Quand on grandit dans une ville où la culture a une place aussi importante, où la musique une place aussi importante, ça fait partie de nos vies. Et on s'est dit que ce n’est pas complètement une chimère, une utopie de se dire que plus tard, on pourrait en faire sa vie. Et son métier". 

Le Printemps de Bourges Crédit Mutuel, c'est jusqu'à dimanche, à Bourges, bien sûr.