Un "Autoroute trip" en électrique

Partir de Paris (ville qui accueillera les JO en 2024), et plus précisément du pied de la Tour Eiffel, de bon matin, pour rallier Albertville (cité hôte des jeux en 1992) le soir, tel était l'objectif de cet "autoroute trip" de plus de 600 kilomètres à destination de la Savoie. Pour effectuer ce trajet, il fallait bien sûr un véhicule avec une grande autonomie, capable de rallier les 2 villes olympiques dans la journée par le réseau autoroutier. C’est donc à bord d’une nouvelle venue sur le marché que, la MG4, que nous sommes montés. Equipée d’une batterie de 64 kWh, cette berline est dotée d'une autonomie annoncée de 435 kilomètres. Elle concurrence directement la Renault Megane E-Tech au prix d’une Zoé, entre 29.990€ et 35.990€, avant bonus écologique. À ce tarif-là et si elle tient toute ses promesses, elle risque bien de bousculer le secteur du véhicule électrique et démocratiser un peu plus les ventes. Nous avons donc voulu tester un trajet longue distance sur autoroute à son bord entre Paris et les Alpes. Et pour m'accompagner sur la première partie du voyage, un habitué des voitures électriques : Christophe Debonne, président de l’AFUVE, l’Association Francilienne pour l’Usage du Véhicule Électrique, association membre de la FFAUVE, la Fédération Française des Associations d’Utilsateurs de Véhicules Électriques. C'est parti...

1er arrêt sur l'A6

C'est sur l'aire de Venoy-Chablis que nous effectuons notre première pause "recharge", après deux heures de trajet à 130 km/h sur autoroute. Nous aurions pu pousser un peu plus loin car nous disposions encore d'une autonomie de 29%, mais nous choisissons la sécurité. Le test de la recharge par carte bancaire est effectué sans problème. La voiture est branchée sur une borne très haute puissance. 33 minutes de recharge et un café plus tard, nous reprenons la route avec une batterie rechargée à 91%.

2ème pause après Mâcon

Une quarantaine de kilomètres plus loin, nouvelle halte sur l'aire de la Chaponne pour faire quelques photos, non sans rebrancher notre voiture. Même une recharge de quelques minutes (9 minutes chrono ici) est bonne à prendre. Changement de conducteur et reprise de l'A6 direction Lyon, avec toujours la même allure : nous roulons aux limitations 130 km/h. Deux heures après notre premier arrêt, nouvelle pause déjeuner sur l'aire de Dracé où nous avons planifié un arrêt d'une heure pour avoir le temps de recharger les batteries du véhicule et de l'équipage. Cette fois-ci, nous testons la carte de recharge électrique Fulli. Tout se passe sans difficulté là-aussi. La voiture est même disponible avant nous, au bout de 57 minutes et 97% de batterie, prête à repartir.

Les Alpes en ligne de mire

Nous reprenons notre route direction Lyon, avant un nouvel arrêt 30 minutes plus tard, pour déposer mon copilote du jour sur l'aire de Mionnay sur l'A46 en région lyonnaise. Je rebranche le véhicule durant 7 minutes, le temps de se dire au revoir et de se souhaiter une bonne fin de voyage. Les Alpes se dessinent au loin, le but est proche. Je reprends rapidement l'autoroute pour la dernière partie de ce trajet longue distance : A46, A432, A43 et A430. Les kilomètres filent, l'allure est réduite en raison d'un pic de pollution. J'arrive enfin à Albertville en fin de journée. Autoroute trip réussi d'une ville olympique à l'autre, arrêt au parc olympique d'Albertville, après 8h40 de trajet.

Bilan

Le voyage s'est déroulé conformément à ce que nous avions planifié, tant sur les arrêts recharge que sur la durée. Tout s'est très bien passé, pas d'ombre au tableau. Au final, les pauses sur le trajet n’ont pas été beaucoup plus longues qu’un voyage en véhicule thermique mais leur caractère obligatoire pour la recharge a participé à un voyage plus apaisé et moins fatigant, même s’il a été plus long. L'occasion de souligner que les infrastructures autoroutières fonctionnent parfaitement aujourd'hui et sont adaptées pour ce type de voyage, avec des bornes haute puissance et très haute puissance. La puissance délivrée, justement, est au rendez-vous. De quoi envisager sereinement des trajets longue distance sur autoroute.

Côté véhicule, mention spéciale pour ce MG4 qui a tenu ses promesses, tout à fait capable d'avaler les kilomètres d'autoroute, confortablement installé à son bord à 130 km/h et capable de se recharger très rapidement. Même s'il y a à redire sur ses aides à la conduite et sur son système d'info-divertissement, son prix avec ce niveau d'équipement est imbattable et permet d'envisager un passage à l'électrique sans grever son budget (l'occasion d'un autre reportage à suivre). Les voyages longue distance décarbonés ont de beaux jours devant eux.