Un revêtement végétal sur les chaussées de l'A6 !

L'aire de Dracé vue du ciel

L'aire de Dracé, près de l'autoroute A6 ©Studio2 Communication / APRR

Avoir un bilan carbone neutre lors des travaux de chaussée, tel est l'objectif des autoroutes APRR & AREA. Pour cela, elles utilisent un nouveau type d'enrobé innovant : le Biophalt®. Franck Pélissier a rencontré Jean-Emmanuel Garel, Directeur adjoint des Opérations, sur une aire tout juste rénovée au nord de Lyon. 

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Un revêtement végétal sur les chaussées de l'A6 !
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Après cinq années de recherche et développement par les équipes d’Eiffage Route, et une première expérimentation en 2020 sur 2 km de l’A40, les autoroutes APRR viennent d’achever, grâce au procédé Biophalt®, la rénovation de 270 m² de places de stationnement sur une aire de service, comme  nous l'explique Jean-Emmanuel Garel :

- « Nous sommes sur l'aire de Dracé, sur l'autoroute A6, et nous avons mis en œuvre, sur les parkings des voitures et motos, un enrobé que l'on appelle le Biophalt® drainant. C'est un enrobé avec un liant végétal qui assure, en plus, une perméabilité de la chaussée ».

- L'un des avantages de cet enrobé, c'est qu'il permet de recycler d'anciennes chaussées...

- « C'est ça. On on un double effet. Le premier consiste à recycler les fraisats d'enrobés... donc on vient raboter l'ancienne chaussée et on vient recycler à hauteur de 50% l'ancienne chaussée dans le nouvel enrobé. Et, deuxième effet, on vient utiliser ce qu'on appelle un liant végétal, le Biophalt®, issu de résidus d'industries de la papeterie. Au lieu d'utiliser un liant bitumineux pour fabriquer cet enrobé, aujourd'hui, on travaille sur un certain nombre d'aires de repos et d'aires de services, à "desimperméabiliser" nos chaussées ».

- C'est-à-dire que, sur ce type d'enrobé, l'eau s'infiltre au lieu de ruisseler ?

- « Exactement, l'eau s'infiltre directement, donc en fait, on évite les ruissellements et les accumulations d'eau. Donc on "désartificialise" les surfaces qui avaient été artificialisées dans le cadre de la création des aires ».

- C'est un enrobé qui est utilisé, on le voit ici, sur une aire où l'on circule à faible allure. Est-ce que ce même enrobé sera efficient sur une autoroute sur laquelle on roule jusqu'à 130 km/h ? 

- « Cet enrobé est en test depuis 2, 3 ans sur l'autoroute A40. Pour l'instant, il montre des caractéristiques et des performances équivalentes à un enrobé classique. Et puis, voilà, on continue à développer l'utilisation de ce type de liants végétaux avec notamment un chantier qui va démarrer au mois de mars sur l'autoroute A6, dans les environs d'Auxerre, sur une couche de roulement sur 14 km de chaussée ». 

Des places de parking à la chaussée rénovée sur l'aire de Dracé

Des places de parking à la chaussée rénovée sur l'aire de Dracé ©Vincent LAMALLE / APRR

Par ailleurs, la pose de cet enrobé se fait à des températures inférieures de 20 à 30° par rapport à la normale, ce qui limite la consommation d'énergie et permet de rejeter moins de CO2. Une façon pour les autoroutes APRR et AREA de réduire encore un peu plus leur empreinte carbone, comme le confirme Jean-Emmanuel Garel : 

- « Ça fait partie des axes forts de l'entreprise, au niveau de notre transition écologique, donc on fait en sorte de décarboner au maximum nos travaux d'entretien et notamment les travaux de chaussée qui sont nécessairement fort consommateurs en énergie. Donc fabriquer aujourd'hui des enrobés un peu plus tièdes, on va dire, mettre en œuvre des liants végétaux, eh bien c'est un axe important pour décarboner et avoir un bilan carbone neutre sur nos travaux de chaussée ». 

À terme, ce nouveau type d'enrobé devrait être utilisé de plus en plus fréquemment lors des opérations de renouvellement des chaussées existantes.

Jean-Emmanuel Garel, directeur adjoint des Opérations APRR

Jean-Emmanuel Garel, directeur adjoint des Opérations APRR ©Autoroute INFO