Une commémoration dans l'émotion à la maison d'Izieu

Une minute de silence pour la commémoration de la  colonie d'Izieu

Une minute de silence pour la commémoration de la colonie d'Izieu. © Curtis Thevenon

Le 6 avril dernier, la maison d'Izieu a fêté les 80 ans de l'ouverture de la colonie au printemps 1943. Une journée pleine d'émotions, l'occasion également de revenir sur la vie des enfants à l'époque. Un reportage de Curtis Thevenon.
 

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Une commémoration dans l'émotion à la maison d'Izieu
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Ce n'est pas la cloche de l'Église qui sonne, mais bien celle qui marque le début de la commémoration de la maison d'Izieu. Plus de 400 personnes se sont rassemblées à cette occasion. Le couple Klarsfeld, qui a voué une vie entière à la reconnaissance de la Shoah, était présent parmi les invités. Serge Klarsfeld a eu quelques mots pour rendre hommage à la maison : “Vive la maison d'Izieu et merci de tout cœur à la valeureuse équipe qui la fait vivre”.  

Alexandre Nugues-Bourchat est responsable médiation et éducation au mémorial. Il explique en quoi cette cérémonie est importante : “Ce lieu, on pourrait dire, c'est un lieu de mémoire de la Shoah. C'est vrai. Bien sûr, il a été marqué par une tragédie qui est l'arrestation ici le 6 avril 44. Mais c'était un lieu de vie et ça, c'est un message important”.
Ces 80 ans, justement, sont là pour rappeler ce message, “et puis pour rendre hommage aussi à tous ceux qui ont rendu possible l'ouverture de cette maison, le sauvetage de 60 enfants qui sont passés par cette maison et qui l'avait quittée avant la rafle du 6 avril 1944, et ces 60 enfants, on sait qu'ils ont survécu, ils n'ont jamais été arrêtés, donc jamais été déportés. C'est en grande partie grâce à cette maison”

Roger Wolman devant la maison d'Izieu

Roger Wolman devant la maison d'Izieu ©Curtis Thevenon/Autorouteinfo

Une mémoire pour certains, des souvenirs pour d’autres

Certains anciens enfants étaient même présents lors de cette commémoration, comme en témoigne Alexandre Nugues-Bourchat : “Aujourd'hui, nous avions la chance d'avoir deux anciens enfants de la maison d'Izieu, Roger Wolman qui était ici avec son frère, et puis nous avions aussi Samuel Pintel qui, donc, font partie de ces 60 enfants sauvés grâce à cette maison".  

Roger Wolman est venu directement de Cannes. Il est resté à la maison d’Izieu pendant 3 semaines, en octobre 1943. Cette commémoration est pour lui le moyen de revenir à une période de sa vie chargée en émotions. “Une damoiselle Prali, c'est elle qui accompagnait les enfants et qui nous a accompagné mon frère et moi jusqu'ici. J'avais 5 ans, lui, il avait 12 ans. Tous les enfants étaient joyeux mais c'était pas tout le temps. La nuit, ça pleurait, il y avait beaucoup de pipis au lit, c'était des enfants traumatisés, stressés puis, surtout en manque de parents, malgré que les encadrants étaient d'une générosité incroyable”. 

L'année prochaine à la même date, la maison d'Izieu commémorera cette fois les 80 ans de la rafle des enfants d'Izieu. À cette occasion, une grande cérémonie sera mise en place pour ne jamais oublier la déportation des 44 enfants et 7 adultes, le 6 avril 1944.