L'entretien des ponts et viaducs sur les autoroutes du groupe APRR

Ouvriers autoroutiers du district du Haut-Bugey, A40

Entretien des murs de soutènement d'un viaduc sur l'A40 © APRR / Nicolas Robin

Les ouvrages d'arts, ponts et viaducs sont présents par milliers sur les autoroutes que vous empruntez. Des moyens importants sont mis en oeuvre pour les entretenir, comme nous l'explique Sébastien Breton dans ce reportage de Paul Mathiot et Olivier Noël.

Paragraphes
L'ENTRETIEN DES OUVRAGES D'ARTS
0:00
/

Sébastien Breton est chef du service infrastructure environnement à la Direction des infrastructures, du patrimoine et de l’environnement chez APRR. A ce titre il est notamment responsable de l'entretien de l'ensemble ouvrages d'arts des autoroutes du groupe :  

« Les ouvrages d’arts c’est un terme professionnel qui regroupe tous les ponts que l’on peut avoir sur l’autoroute, ceux sur lesquels on roule et ceux qui passent au-dessus des voies. Sur nos 2300 km d’autoroutes, nous avons 3000 ponts. Les plus petits font quelques mètres ou dizaines de mètres et les plus grands font plusieurs kilomètres »

Ces 3000 ouvrages doivent bien sûr être maintenus en bon état, comme le précise Sébastien Breton : « Un ouvrage d’art est construit pour durer a minima 50 ans pour des ouvrages courants et 100 ans pour des grands viaducs. Pour que l’on atteigne ces durées de vie là, il faut effectivement les entretenir assez régulièrement. Nous avons des chantiers d'entretien à peu près tous les 15-20 ans et nous les surveillons en permanence via des inspections qui sont ultra détaillées et qui permettent de connaître l’état de l’ouvrage à l’instant T. »

Des ponts et viaducs connectés

Ces inspections reposent sur l’avis d’experts mais aussi sur l’utilisation de nouvelles technologies. Les ponts sont en effet de plus en plus connectés, ce que confirme Sébastien Breton : « Depuis quelques années avec l’apparition des objets connectés, nous avons équipés certains de nos ouvrages de capteurs qui nous permettent de connaître en temps réel le comportement de l’ouvrage. Ils nous alertent en cas de fonctionnement anormal et nous permettent de dépêcher dans les plus brefs délais des experts pour analyser ce qui s’est passé ».

LE VIADUC DE LA CÔTIERE SUR l'A432

Le viaduc de la Côtière sur l'A432, à l'est de Lyon © APRR / Xavier Chabert

Des drones et cordistes sont mis à contribution

De plus, des drones sont utilisés pour surveiller les endroits plus inabordables. « Là aussi, ces nouvelles technologies permettent d’obtenir des images très précises d’endroits qui sont peu accessibles pour un inspecteur lambda. Nous faisons aussi appel à des cordistes, ce sont des alpinistes formés à l’inspection d’ouvrages d’arts et qui sont suspendus sur les piles de nos grands viaducs et sur les bords des ponts pour aller vérifier le bon état des ouvrages ».

Tout ce travail de maintenance, d’entretien et de restauration est réparti sur plusieurs mois de l’année. « Cela fait à peu près entre 150 et 200 chantiers par an sur des ponts différents poursuit Sébastien Breton. Cela occupe plus de 35 personnes dans le groupe APRR à temps plein, auxquels il faut ajouter les employés des entreprises spécialisées qui font les inspections et les travaux. Et au niveau budget, nous sommes entre 25 et 30 millions d’euros annuels dédiés à l’entretien des ponts ».

Un calendrier d’entretien qui est bien sûr aussi établi en tenant compte du taux de trafic et du poids des véhicules qui passent par millions sur ces ouvrages chaque année. 

Pour en savoir plus : Des ponts et viaduc sous étroite surveillance